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La Bourgogne joue la carte des blancs et des régionales

La vigne - n°117 - janvier 2001 - page 0

'C'est la revanche des blancs ', selon certains. ' Un simple rééquilibrage des couleurs après la flambée rouge due au French Paradox ', pour d'autres. Une chose est sûre : selon les statistiques de commercialisation, les bourgognes blancs s'en sortent mieux que les rouges. Fait relativement rare sur le marché français, les premiers ont dépassé les seconds dans les statistiques de ventes. Sur la campagne 1999-2000, ils totalisent 38 millions de cols, contre 33 millions pour les rouges. Par rapport à 1998-1999, les blancs progressent de 10 %, tandis que les rouges reculent de 8 %.Sous une apparente stabilité, les résultats sur les marchés étrangers masquent aussi une évolution différenciée entre les deux couleurs. Globalement, les exportations de vins de Bourgogne sont stables en volume (90 millions de cols) et augmentent de 3 % en valeur. Les blancs progressent respectivement de 4 et 10 %, tandis que les rouges baissent de 8 et 5 %. Lorsque l'on replace ces éléments dans le contexte général, on s'aperçoit que la baisse des prix, déjà constatée en grande distribution sur plusieurs AOC, accroît la concurrence pour les rouges. ' La Bourgogne a donc intérêt à se positionner comme une région de grands vins blancs ', conclut un analyste. ' Sans compter que la sensibilité au millésime est plus importante sur les rouges ', estime un négociant. Encore faut-il que la profession reste sage sur les prix. Sur ce point, on peut noter que la hausse sur le marché du vrac en 1998-1999 n'a pas été intégralement répercutée sur les prix à la consommation en 1999-2000. La nouvelle campagne débute, quant à elle, très mollement. Malgré cela, une partie de la production compte sur les dernières vendanges pour profiter de l'effet 2000, d'autant que ce millésime est de qualité prometteuse. Parmi les temps forts de l'année 2000, la communication des résultats de l'enquête sur les AOC régionales, qui a duré deux ans et coûté 1,3 million de francs, s'annonce comme une nouvelle étape dans l'affirmation d'une stratégie économique pour la Bourgogne. ' Jusqu'à présent, l'approche que nous avions de nos produits était très géographique. Elle reflétait la réalité en amont du vignoble avec les vins du Mâconnais, de la côte chalonnaise... L'enquête sur les régionales fait changer de point de vue. Elle nous montre une seconde approche, plus marketing, basée sur la réalité du positionnement des vins à l'aval ', explique André Ségala, directeur de l'interprofession. Les statistiques recueillies constituent un outil d'information économique sans précédent. A titre d'exemple, elles mettent en évidence l'extrême variabilité des coûts de production d'une appellation régionale, notamment en fonction de la nature du portefeuille d'appellations produites sur l'exploitation. Elles permettent de pointer du doigt le problème des replis récurrents de mâcon villages en bourgogne blanc ou des replis conjoncturels de crus beaujolais en bourgognes rouges, celui de l'absence de contractualisation entre la production et le négoce (60 % des transactions font l'objet d'échanges au coup par coup !), et celui de l'image des appellations régionales dont le positionnement reste difficile... Ces faiblesses sont actuellement analysées par un comité de pilotage composé de cinq personnes (1). L'objectif est de parvenir à des propositions de changement qui seront soumises à l'assemblée générale du BIVB au cours de l'été 2001. D'ors et déjà, on peut s'attendre à une augmentation des cotisations volontaires obligatoires... (1) Sont représentés : le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne, la Confédération des associations viticoles de Bourgogne, le Syndicat des négociants en vins fins de Bourgogne, le Syndicat des producteurs de vins d'AOC régionales de Bourgogne et l'Union des producteurs de vins de Mâcon.

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