Le 4 juillet, la pétition « Sauvons le droit d'expression de nos vignerons » avait déjà recueilli un peu plus de 5 000 signatures émanant d'amoureux du vin, de viticulteurs et de citoyens. « Plus on aura de signatures, plus on aura de poids », souligne Louise Massaux, à l'initiative de cette protestation.
Blogueuse, juriste et professeur de marketing et de communication digitale à l'université du vin de Suze-la-Rousse (Drôme), son sang n'a fait qu'un tour lorsqu'elle a lu le rapport du professeur Reynaud sur « les dommages liés aux addictions et les stratégies pour [les] réduire ».
Dans ce document qu'il a remis le 7 juin à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie (Mildt), le professeur préconise une taxation des alcools proportionnelle à leur degré, l'instauration pour les industriels de l'alcool d'une taxe au prorata de leurs investissements marketing et l'interdiction de la publicité sur internet, à l'exception de certains sites, comme ceux des producteurs.
Réagir vite. Lisant cela, Louise Massaux a fondé le collectif « Touche pas à mon vigneron » et lancé sa pétition. Objectif : tuer dans l'œuf les préconisations du rapport.
« Il fallait réagir vite. Si ce rapport débouche sur une législation, les vignerons ne pourraient plus communiquer via les réseaux sociaux ou les blogs dès lors que ces derniers sont visibles en France, même s'ils font appel à une agence de marketing étrangère. Les petits viticulteurs n'auront plus la chance d'aller à l'export, car nombre d'entre eux se font connaître auprès des importateurs via les réseaux sociaux », insiste-t-elle.
Louise Massaux prévoit de remettre sa pétition au gouvernement à la fin de l'été.