1. Soyez actif auprès de votre interprofession et syndicat
« Seuls 20 à 30 % des vignerons répondent aux appels à échantillons adressés par les journalistes auprès de leur interprofession et syndicat, observe Amélie Bluma. Or, c'est un moyen peu onéreux de soumettre ses vins aux critiques et d'avoir une chance d'être retenu : il suffit d'apporter ses bouteilles à son syndicat ! »
De même, les interprofessions et les syndicats organisent des voyages de presse au cours desquels elles font déguster leurs appellations en présence des vignerons. Profitez-en ! Vous aurez ainsi l'occasion de nouer des contacts directs avec des journalistes.
Certaines interprofessions envoient aussi des lettres d'information autour de leurs vignobles et caves aux médias. Adressez-leur vos actualités, elles n'attendent que cela !
2. Lisez la presse
« C'est très utile pour comprendre ce que recherche chaque parution, relève Louise Massaux. Ainsi, le magazine Maxi Cuisine met en avant des bouteilles à petits prix alors que Saveurs privilégie, lui, le portrait de vignerons et des vins plus élitistes. » En regardant de près la presse, vous verrez aussi que nombre de supports proposent des rubriques « nouveaux produits », « agenda », « bons plans », etc., dans lesquelles vos actualités peuvent figurer. La presse gastronomique n'est en effet pas la seule à s'intéresser au vin.
3. Ciblez les bons interlocuteurs
La lecture des magazines vous permettra de repérer les journalistes chargés de la rubrique vin et de leur adresser nominativement vos informations. « Envoyer un échantillon ou un communiqué sur le lancement d'une cuvée à une rédaction peut être une source de retombées, encore faut-il les faire parvenir à la bonne personne », insiste Louise Massaux.
Pour repérer les blogueurs influents, Amélie Bluma conseille, elle, de mesurer le nombre de partages dont leurs articles font l'objet sur leur blog. Appliquez la même règle avec les réseaux. « Les blogueurs sont sur Facebook, Twitter, Instagram... Le nombre de personnes qui les suivent, les commentaires et les "like" donnent un bon aperçu de leur popularité. »
Amélie Bluma recommande de cibler dans un premier temps deux ou trois blogueurs en entrant directement en contact avec eux sur leur blog ou leur compte Facebook.
4. Réalisez un kit technique
« Pour communiquer, il faut avoir un minimum de matériel », rappelle Louise Massaux. À savoir : un document de présentation de votre domaine simple et concis (parcours du vigneron, situation géographique, mode de culture, appellations), des fiches techniques et des photos détourées de vos bouteilles en haute définition. Pour éviter les surcoûts, faites réaliser des clichés sans le millésime. Vous pourrez ainsi les utiliser d'une année sur l'autre. Envoyez ces documents avec vos échantillons par la poste et par mail à l'adresse électronique du rédacteur.
5. Surfez sur vos actualités
« Les journalistes aiment les nouveautés ! », prévient Amélie Bluma. Informez-les de vos lancements de cuvée en leur expliquant leur histoire. Même chose si vous venez de rénover une cave ou de replanter une vigne avec de nouveaux cépages. En période estivale, ils sont également friands des animations organisées dans les propriétés : concerts, expositions, pique-niques, balades... Annoncez-leur ces événements suffisamment à l'avance avec quelques lignes d'explication. Vous pouvez aussi les inviter à y participer.
6. Soyez concis et efficace
« Les rédacteurs reçoivent quantité d'informations dans leur boîte mail, observe Louise Massaux. Il faut donc aller droit au but. » Le sujet de votre communiqué doit figurer dans l'objet du mail. Exemple : « Lancement d'un nouveau côtes-de-provence ». Puis, dans le corps du texte, présentez brièvement la cuvée, indiquez les circuits de distribution et le prix public. Enfin, joignez une photo de la bouteille en proposant d'en adresser un échantillon à ceux qui voudraient la déguster.
7. Invitez les journalistes chez vous
« C'est la meilleure des cartes de visite », assure Amélie Bluma. Il faut toutefois une occasion pour les inciter à se déplacer, comme une activité oenotouristique que vous venez de mettre en place, la participation aux vendanges ou une actualité forte telle que la construction d'un chai. Conviez de préférence les journalistes locaux car faire venir des chroniqueurs « parisiens » suppose de bien les connaître et a un coût : la prise en charge des frais de transport et d'hébergement.
8. Imaginez des moments de dégustation
« Les blogueurs sont souvent basés à Paris et ont une activité professionnelle en dehors de leur blog », souligne Tom Delanoue. Il suggère aux vignerons d'organiser une dégustation chez un caviste ou dans un bar à vins pour leur faire découvrir leurs bouteilles. Autre solution : lors d'un déplacement professionnel à Paris, conviez un blogueur à partager un café pour vous présenter et lui laisser des échantillons. Nombre de chroniqueurs « vin » se trouvent aussi à Paris. Organiser un repas dans un établissement à la mode peut être un bon moyen de les rencontrer.
9. Maintenez le lien
Après l'envoi d'un échantillon, contactez directement le destinataire pour savoir ce qu'il en a pensé. Continuez à l'informer régulièrement de vos actualités. Une à deux fois par an suffisent. Si le journaliste a choisi un de vos vins ou a parlé de votre domaine, pensez à lui adresser vos remerciements. Vous pouvez également lui expédier d'autres vins pour qu'il les découvre.
10. Suivez les temps forts des médias
L'été, l'automne et les fêtes de fin d'année : voici les trois temps forts durant lesquels la presse parle de vin. Pendant la saison estivale, elle s'intéresse plus particulièrement aux rosés, en automne, elle se concentre sur les foires aux vins et en fin d'année, sur les grands crus et les effervescents. Soyez en phase avec ces cycles pour l'envoi de vos échantillons. Au préalable, renseignez-vous sur les dates de bouclage. Pour la plupart des mensuels, elles sont fixées un à deux mois avant la parution en kiosque.
Le Point de vue de
LAURENT BRUSSET, VIGNERON À CAIRANNE, DANS LE VAUCLUSE
« Je participe à un festival musical de haute volée »
« Depuis neuf ans, nous participons au festival Jazz dans les Vignes organisé par l'association du même nom. C'est ainsi que le quartet Tiptoe Combo a joué sur notre domaine le 15 juillet dernier. Après le concert, nous avons fait déguster quatre vins au public et aux musiciens. Avant et après cet événement, nous avons décroché une vingtaine d'articles dans la presse. France Bleu Vaucluse en a également parlé. Chaque année, pour communiquer sur le festival, l'association Jazz dans les Vignes organise une conférence de presse au cours de laquelle elle présente sa programmation qui en fait un festival de haute volée. Cette année, 200 personnes y ont assisté. Participer à ce genre d'événement sur la durée est un bon moyen de faire parler de soi. Mais il faut aussi savoir innover en lançant par exemple des cuvées porteuses d'histoire. J'ai ainsi créé en 2010 un cairanne blanc que j'ai baptisé L'Esprit du Papé. Je l'élabore à la manière de mon grand-père. Il m'a valu de nombreux articles. La communication est un travail au long cours. Nous y consacrons chaque année un budget qui intègre les services d'une agence de presse. Celle-ci rédige nos dossiers de presse, envoie nos communiqués ainsi que nos échantillons aux journalistes, et enfin organise des dîners de presse. Les retombées ne sont pas immédiates, mais les retours sont concluants dans le temps. »