Retour

imprimer l'article Imprimer

VENDRE - Conseils de pros

Comment gérer vos relations avec la presse

Chantal Sarrazin - La vigne - n°233 - juillet 2011 - page 56

« Le vigneron qui veut exister doit communiquer », rappelle Rodolphe Wartel. Cela suppose d'être vu dans les magazines. Voici les conseils de nos experts pour susciter l'intérêt des journalistes.
Les journalistes fréquentent les salons et autres manifestations. C'est l'occasion de les rencontrer. Ils demandent régulièrement aux syndicats et aux interprofessions de leur organiser des dégustations et des visites. Chantal Sarrazin

Les journalistes fréquentent les salons et autres manifestations. C'est l'occasion de les rencontrer. Ils demandent régulièrement aux syndicats et aux interprofessions de leur organiser des dégustations et des visites. Chantal Sarrazin

1. Faites le point sur votre gamme

Quels sont vos points forts (des vins médaillés, une offre large…) ? Quel est votre positionnement par rapport à vos concurrents ? Qui sont vos clients ? Avant de débuter un travail de relation de presse, il faut répondre à ces questions. « De cette façon, le vigneron définit son discours sur son domaine, ses vins… et dégage ce qui le distingue », expose Muriel Nicolas.

2. Recensez les magazines qui comptent

Les cavistes et les restaurateurs puisent des informations dans les journaux professionnels : « Néo-Restauration », « Le Chef », « Sommelier international »… « Ces titres sont très lus et souvent peu exploités par les vignerons, souligne Muriel Nicolas. Or, leurs lecteurs sont des prescripteurs. » La clientèle particulière, quant à elle, lit la presse grand public, vendue en kiosque. Au sein de cette offre, on distingue les revues spécialistes des journaux généralistes. Les premiers s'adressent aux consommateurs avertis ou aux amoureux des arts de la table : « La RVF », « L'Amateur », « Elle à table », « Cuisine et vins de France », « Régal », etc. Les seconds sont les quotidiens nationaux ou régionaux et les hebdomadaires qui ont une rubrique vin, « Le Figaro » ou « Le Point », pour ne citer qu'eux. « Au départ, il est préférable de se concentrer sur quelques titres en fonction de ses objectifs de vente et d'image…, suggère Marie Gaudel. Si vous avez une clientèle régionale que vous ne souhaitez pas étendre, cantonnez-vous aux médias locaux : votre quotidien régional, France 3 région, Radio France bleu… »

3. Repérez le bon interlocuteur

Au sein de la presse grand public, chaque magazine possède un (ou une) spécialiste du vin. Deux solutions pour les identifier : demander leur nom à la revue, acheter les magazines et repérer les signataires des articles sur le vin. La presse spécialisée possède, quant à elle, des spécialistes de chaque région.

Pour élargir votre fichier de journalistes, vous pouvez aussi utiliser des annuaires professionnels comme ceux de l'Association de la presse du vin (APV), de l'Association professionnelle des chroniqueurs et informateurs de la gastronomie et du vin (APCIG) ou de la Fédération internationale des journalistes et écrivains des vins et spiritueux (FIJEV).

4. Soyez informatif et percutant

Les journalistes croulent sous l'info ! Pour les approcher, plusieurs moyens : mails, dossier de presse, communiqués… « L'envoi d'un mail est une bonne solution, expose Rodolphe Wartel. A condition que le message soit clair, concis et immédiatement identifiable via une couleur, un logo du domaine et de son appellation de référence. » Plus traditionnel, le dossier de presse approfondit la présentation.

Quel que soit l'outil, il faut trouver un angle de présentation : raconter son histoire, sa passion, sa singularité…

Votre actualité est une bonne entrée en matière. Vous venez d'acquérir de nouvelles vignes, vous avez réalisé un investissement dans votre chai, vous avez obtenu une certification ou une médaille, vous passez en bio… Informez-en la presse ! Présentez vos vins dans un second temps. Pour chaque bouteille, « décrivez le millésime, la méthode de vinification, l'assemblage… Faites un commentaire de dégustation », conseille Muriel Nicolas. Complétez votre dossier par quelques chiffres sur votre domaine.

5. Provoquez la rencontre

Les journalistes fréquentent les salons et autres manifestations. C'est l'occasion de les rencontrer. Au-delà de l'échange de cartes de visite, invitez-les à déjeuner. « C'est un moment de partage durant lequel nous balayons l'actualité de la propriété, d'une appellation, indique Rodolphe Wartel. J'en repars toujours avec plein d'idées de reportages. »

6. Envoyez vos échantillons à l'heure

L'envoi d'échantillons est aussi un bon moyen de faire parler de soi. Mais ils doivent arriver à point nommé. Demandez aux journaux leur planning rédactionnel. Ils réalisent leurs sujets généralement deux à trois mois à l'avance. Ciblez très tôt les guides et hors-série de la rentrée. La plupart sont réalisés entre mai et juin. « Les numéros de fin d'année consacrés aux champagnes et aux blancs se mijotent en novembre, ajoute Muriel Nicolas. Les spécial rosé entre décembre et janvier. » Une nouvelle cuvée peut s'affranchir de ce calendrier. Tous les journaux ont leur rubrique nouveautés. « A "La RVF", elle s'appelle Grapillé », précise Marie Gaudel.

7. Comptez sur vos syndicats et interprofession

Les journalistes leur demandent régulièrement de leur organiser des dégustations et des visites. Demandez à en être informé et adressez vos échantillons de vin afin d'y être représenté.

8. N'oubliez pas internet !

« Les vignerons n'y pensent pas assez, déplore Rodolphe Wartel. Pourtant, c'est un complément de la presse classique, plus souple. Nous y diffusons des informations à chaud, comme une soirée organisée par le vigneron, une journée porte-ouverte… » Autant en profiter.

Le Point de vue de

Jean-Jacques Parinet, propriétaire du château Moulin-à-Vent dans le Beaujolais. 45 000 cols par an

« J'invite des journalistes à venir sur la propriété »

Jean-Jacques Parinet, propriétaire du château Moulin-à-Vent dans le Beaujolais. 45 000 cols par an

Jean-Jacques Parinet, propriétaire du château Moulin-à-Vent dans le Beaujolais. 45 000 cols par an

« J'ai choisi de m'occuper seul des relations avec les journalistes. Je crois, en effet, qu'il est important d'avoir un contact direct avec eux. J'ai racheté le château Moulin-à-Vent en 2009, après une carrière dans l'informatique. J'ai beaucoup travaillé pour restructurer le vignoble et définir les vins. Mon but est de remettre au goût du jour le cru Moulin-à-Vent dont ma propriété porte le nom. Le correspondant local des « Echos » l'a appris et m'a contacté. Il a écrit le premier article sur mon domaine ! Par la suite, j'ai invité des journalistes au domaine, en me recommandant de connaissances dans le milieu vigneron et j'ai répondu aux appels d'échantillons pour la préparation de guides, de sujets spéciaux et d'articles… En 2010, j'ai aussi envoyé une centaine de dossiers de presse. Cette démarche a généré peu de retombées. En revanche, mes envois d'échantillons et l'accueil des journalistes au domaine ont bien fonctionné. A la suite de ces initiatives, mes vins ont été sélectionnés. Des articles sont parus dans « Elle à table », « Le Figaro », « La RVF »… « La RVF » a classé mes vins dans ses coups de cœur du salon des Vignerons indépendants à Paris. Les visiteurs sont venus sur mon stand, la revue sous le bras, pour faire provision de mes vins ! Au point que j'ai dû restreindre les quantités par client dans le courant de la journée. »

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

Marie Gaudel

Marie Gaudel, responsable de Clair de lune, agence de communication et de relation presse.

Muriel Nicolas

Muriel Nicolas, directrice d'OPHA, agence de conseil en relation média.

Rodolphe Wartel

Rodolphe Wartel, directeur du magazine « Terres de vin ».

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :