LA RELEVEUSE BASILIA combine hydraulique pour le réglage du mât et pneumatique pour le fonctionnement de la tête.
« La Basilia ne pose ni ficelle ni agrafe. Elle utilise les fils releveurs », explique Claudio Bortolucci. Le patron de Vignetinox, spécialiste des accessoires de palissage, a présenté sa nouvelle releveuse de fils fabriquée en Italie le 11 juin au château de la Galinière, à Châteauneuf-le-Rouge (Bouches-du-Rhône). Cette machine réalise ici sa première démonstration en France.
La vigne, une parcelle de syrah plantée à 2,50 m de largeur, est palissée sur des piquets de fer Profil Alsace. Elle est dotée de deux paires de fils releveurs. Le premier relevage a été effectué à la main. La Basilia doit ramasser la seconde paire de fils releveurs et la fixer à la bonne hauteur dans les linguets des piquets.
Les fils ne sont pas libres. Ils sont rangés en position basse, passant dans une encoche en bas du troisième piquet de rang. Avant de lancer sa machine, un technicien de Vignetinox doit aller les décrocher à la main. Il se rend jusqu'au troisième piquet. En revenant, il amène les rameaux entre les fils jusqu'au piquet de tête. Ensuite, il tend ces fils avec une pince. « Pour évoluer dans des conditions optimales, il faut qu'ils soient tendus », commente Philippe Zucchini, agent Vignetinox en France.
Au bout du rang, le chauffeur titille son joystick et nous montre les mouvements de cette machine plutôt originale. La Basilia est constituée d'une tête de relevage qui monte et descend le long de deux bras latéraux. Cette tête est suspendue au bout d'un bras qui s'allonge et pivote sur le mât du tracteur. Elle dispose d'un contrôle de dévers. Ses mouvements sont commandés par l'hydraulique du tracteur. L'ouverture et la fermeture de la tête sont en revanche assurées par des vérins pneumatiques alimentés par un compresseur attelé au trois points du tracteur. Deux tapis à bandes rugueuses sont fixés sous la tête pour faciliter le relevage des rameaux.
Au volant de son New Holland TN75V, le chauffeur passe le piquet de tête puis marque une pause. Il referme la tête sous les deux fils releveurs, puis la soulève légèrement pour faire glisser les fils dans une gorge. Il ouvre alors la tête de sa machine pour écarter les fils et les remonte à la hauteur souhaitée. Il positionne les tâteurs qui détectent les piquets, lance les bandes rugueuses et démarre.
La Basilia fonctionne alors en mode automatique. Concrètement, lorsque le premier tâteur entre en contact avec un piquet, la tête, toujours ouverte, relève les fils de 20 cm environ. Au second tâteur, situé juste derrière le premier, elle se referme, s'immobilise puis descend afin de crocheter les fils dans les ergots de chaque côté du piquet. Pendant tout ce temps, le tracteur continue d'avancer. La tête recule sur des glissières pour compenser l'avancement du tracteur qui évolue entre 2,8 et 3,2 km/h, parfois jusqu'à 3,5 km/h. À ce rythme, la tête relève les fils avec une régularité de métronome. Elle rate toutefois sa cible de temps en temps, lorsque plusieurs rameaux se placent entre le fil et le piquet.
Autre problème : la tête s'ouvre trop lentement lorsqu'elle reprend sa position à l'avant de la releveuse après avoir accroché les fils. Elle couche la végétation des deux ceps suivants vers l'avant, au risque de l'abîmer. Certains rameaux échappent à l'emprise des fils releveurs en glissant dessous. Les bandes rugueuses frottent parfois un peu trop les piquets. Des problèmes qui ont des solutions assure Claudio Bortolucci.
Au final, la Basilia nous laisse une bonne impression. Son débit de chantier annoncé, entre 1 h 15 et 1 h 45 par hectare pour des vignes à 2,50 m, est intéressant. Cependant, sa conduite requiert un bon pilote. Selon Vignetinox, la machine atteint son meilleur potentiel dans les vignes dotées de ressorts amortisseurs ou équipées du système Dynamic de palissage sur rail et roulette conçus par Vignetinox. Mais ces équipements coûtent cher, comme la Basilia.