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VENDRE - Salon

Vinexpo montre la voie de la sagesse

PAR AURÉLIA AUTEXIER - La vigne - n°255 - juillet 2013 - page 70

Les habillages décalés par rapport à l'univers du vin semblent dépassés si l'on en croit les nouveautés présentées à Vinexpo du 16 au 20 juin, à Bordeaux (Gironde). Un mot d'ordre : rassurer les consommateurs.

Classique et chic Reine Pédauque

 © C. FAIMALI

© C. FAIMALI

La maison Corton André, basée en Côte-d'Or, relooke sa marque Reine Pédauque vendue en grande distribution. La nouvelle identité visuelle mise sur la sobriété et l'élégance. Elle s'appuie sur la valeur des métaux pour souligner la hiérarchie entre les appellations. Tout au sommet, les crus portent une étiquette blanche avec un pourtour en or à chaud. Au milieu, les villages sont habillés d'une étiquette blanche avec un pourtour en argent à chaud. En bas, les appellations régionales arborent une étiquette irisée grise au pourtour blanc.

Côté tradition : la collerette a été conservée. Côté modernité : un QR code figure sur la contre étiquette et renvoie sur le tout nouveau site internet de Reine Pédauque.

À partir de 5 euros les AOC régionales en linéaires.

Classique et chic Blanc velours

 © A. AUTEXIER

© A. AUTEXIER

La maison champenoise Pannier, située à Château-Thierry (Aisne), a présenté sa cuvée Blanc velours, majoritairement issue de chardonnay (72 %) de la côte des Blancs.

Côté présentation, le service marketing a misé sur une belle étiquette nacrée, floquée de velours blanc. Objectif : éveiller le sens du toucher avant même la dégustation…

Autour de 40 euros la bouteille en circuit traditionnel.

Le rétro au goût du jour Belle promesse

 © B. COLLARD

© B. COLLARD

Promesse de France, pour un nom de marque, c'est tout un programme.

Jean-Claude Fromont, négociant bourguignon, l'a lancée il y a six mois pour séduire les Américains. Présentée à Vinexpo, elle a plu aux Européens. L'étiquette concentre tous les codes français. Elle est bleue et blanche avec des touches de rouge. Elle porte un coq de fière allure imprimé dans un décor style art nouveau. La coiffe courte renforce l'impression d'ancienneté. L'argent et le noir à chaud apportent du raffinement.

Cette année, Jean-Claude Fromont espère vendre 400 000 à 500 000 bouteilles. La gamme comprend un bourgogne et un côtes-du-rhône.

Prix non communiqué.

Le rétro au goût du jour Les Dauphins, les années vingt

 © C. FAIMALI

© C. FAIMALI

« Notre marque les Dauphins est née sur le marché Britannique. Nous l'avons créée pour le créneau porteur des vins à plus de 5 livres, prix consommateur. Le succès qu'elle a remporté outre-Manche nous a donné envie de l'internationaliser », explique Nicole Talec, directrice de zone export au Cellier des dauphins. Les Dauphins existe en version côtes-du-rhône et côtes-du-rhône villages. Côté packaging, le premier groupement de producteurs de la vallée du Rhône mise sur les années folles, symbole de dynamisme et de joie de vivre. Au salon, ses hôtesses ont distribué quantité de sacs aux couleurs de cette cuvée.

En linaires à l'export : 7,75 livres le col au Royaume-Uni.

Beaux atours Marquises du kir

 © A. AUTEXIER

© A. AUTEXIER

Deux jolies hôtesses coiffées de perruques de marquises et vêtues de courtes robes – à faire rougir un chanoine ! – ont présenté les produits de la maison Lejay-Lagoute, basée à Dijon (Côte-d'Or).

La jeune femme de droite présente la nouveauté : un kir en bib de 3 litres. C'est un chardonnay de France parfumé avec une macération de baies de cassis. Ce conditionnement est déjà vendu en grande distribution française autour de 14 euros TTC.

Beaux atours Tentations d'Argentine

 © A. AUTEXIER

© A. AUTEXIER

L'une toute de blanc vêtue et auréolée de ses longs cheveux blonds a fait la promotion de Pure, un 100 % malbec argentin, tandis que sa complice brune masquée d'un loup noir et rouge vantait la cuvée Extravaganza, un rouge d'assemblage (malbec, syrah, bonarda). Les deux cuvées, vendues par la bodega Trapiche, située à Mendoza, ont fait tourner bien des têtes…

Bien dans son temps SMS périgourdin

 © C. FAIMALI

© C. FAIMALI

Vins fins du Périgord, structure commerciale de l'Union des caves de Dordogne, dépoussière l'image des vins sucrés aquitains avec cette IGP du Périgord renfermant 25 g/l de sucre résiduel et baptisée SMS.

Outre un clin d'œil adressé à la génération digitale, ce nom est aussi un bon moyen de se souvenir de l'assemblage, car SMS symbolise aussi les trois cépages constitutifs du vin : sémillon (60 %), muscadelle (30 %) et sauvignon (10 %).

5 à 6 euros TTC chez les cavistes.

Bien dans son temps Six occasions de buller

 © C. FAIMALI

© C. FAIMALI

Gratien & Meyer (groupe Heinkell) a présenté sa dernière cuvée effervescente Faites passer le message. « Il s'agit d'un même vin, un chardonnay du Val de Loire vinifié en méthode traditionnelle, mais affichant six messages différents qui collent aux différentes occasions d'ouvrir un effervescent », explique le directeur des ventes, Yohann Le Rohellec. Au choix : « Rendez-vous à 20 heures ? », « P. S. : bisous » ou bien « Vive la vie ! » La liste des petits mots se renouvellera périodiquement.

À partir de 4,50 euros TTC le col en linéaires.

Nouveaux venus Négociant en fine

 © B. COLLARD

© B. COLLARD

Simon Thompson, nouvel exposant, est le spécialiste des eaux-de-vie de vin. Il compte relancer la fine de Bordeaux mais aussi commercialiser une vodka de raisin, un gin bordelais et un whisky avec « finish sauternes » (whisky fini dans des fûts ayant contenu du sauternes). Ce Français d'origine britannique a lancé une marque à son nom accompagnée du slogan « An Englishman in… », suivi du nom du vignoble dont l'eau-de-vie est issue. Sa gamme comprend déjà sept références. Entre 25 et 350 euros TTC en magasin.

Nouveaux venus Chablisiens comblés

 © C. FAIMALI

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« Il y a trois jours, nous n'exportions pas. Aujourd'hui, nous n'avons plus de 2012 à vendre », affirmaient Loïc et Yannick Vilain au quatrième jour du salon. Les deux frères espèrent reprendre la propriété familiale, château de Chemilly (26 ha dans l'Yonne), et développer les ventes en bouteille alors qu'ils vendent surtout en vrac. Vinexpo était leur premier salon international. Leur gamme de prix se situe entre 7,50 et 11 euros TTC au domaine.

Occasions d'exception 240 à table

 © P. ROY

© P. ROY

Seule de sa région à proposer onze bouteilles de tailles différentes, la maison de champagne Drappier a procédé à la démonstration du service d'un melchisédech, une bouteille contenant 30 litres de champagne, soit l'équivalent de 40 bouteilles de 75 cl. De quoi contenter quelque 240 convives… Et comme il n'est pas facile d'assurer le service avec plus de 45 kg à bout de bras, Drappier propose le Vcanter, une mécanique de précision suisse fabriquée par Officina Gourmet.

L'appareil permet d'incliner délicatement les plus grosses bouteilles, pour assurer un service soigné et sans fatigue. Disponible en location.

Prix de vente : 4 000 euros le Vcanter.

Occasions d'exception Cadeau somptueux

 © C. FAIMALI

© C. FAIMALI

« Nous voulions mettre en avant l'excellence du Bordelais : l'univers des grands crus mais aussi celui d'artisans locaux réputés – ébéniste, doreur, maroquinier et malletier. En associant deux expertises fortes, nous opérons un travail d'assemblage. C'est le cœur de notre métier. » David Bolzan, directeur général de Cordier Mestrezat, (Gironde) a présenté ses 4box, des coffrets destinés au marché du luxe. La Golden (en photo) est parée de feuilles d'or 24 carats façonnées par la créatrice bordelaise Véronique Debord. Elle contient quatre fl acons de château d'Yquem, millésime 1893, une année exceptionnelle. L'ensemble est accompagné d'un véritable ligot d'or d'1 kg gravé… Une belle façon de réunir l'or liquide et l'or solide. Les autres 4box se prénomment Royal, Python et Mareuil. À découvrir sur le site www.cordier4box.com.

Mise à prix de la Golden4box composée d'Yquem 1893 : 250 000 euros.

Les bons p'tits moments Cool Raoul

 © A. AUTEXIER

© A. AUTEXIER

Fat Bastard, troisième marque de vin français aux États-Unis créée en 1994 par le négociant Gabriel Meffre, basé à Gigondas (Vaucluse), se lance dans les linéaires français. « Nous avons francisé la marque. L'expression Fat Bastard n'apparaît plus. On a juste gardé l'image de l'hippopotame accompagnée d'expressions typique de chez nous : "Cool Raoul" pour le rosé, "Tranquille Émile" pour le blanc et "Relax Max" pour le rouge », explique Valérie Vincent, chargée de communication. Tout aussi décontractée, la contre-étiquette donne des informations sur les cépages (merlot pour le rouge, chardonnay pour le blanc et assemblage de syrah et de grenache pour le rosé) et des conseils inattendus du genre « Pensez à caser les mômes pour la sushis party entre filles » ou bien « Vérifier les piles du micro pour la soirée karaoké ». Elle pose et répond à la question : « Mais c'est qui ce Raoul ? Cet Émile ? Ce Max ? Un vin sérieux qui ne se prend pas au sérieux. » Les trois vins sont des IGP Pays d'Oc. Le négociant a conservé la capsule à vis. Le rosé Cool Raoul vient d'être référencé dans les Carrefour proxy.

Entre 4 et 4,50 euros TTC en rayons.

Les bons p'tits moments À partager

La maison Bouey a choisi un bib en forme de cube pour sa toute nouvelle gamme « Collection Lifestyle » d'AOC Bordeaux rouge et rosé. Elle s'habille de visuels « jeunes et tribu », reliés à des contextes de consommation, indique Parick Bouey, son PDG. Au menu, « Dîner entre potes » illustré de BD, « Un verre entre copines », orné de fleurs ou de pois multicolores, « Dîner entre amis » avec des scènes de consommation festives et « Déjeuner en plein air » avec une nappe à carreaux sur herbe verte. Ces bib de 3 litres se déclinent en bouteilles. Le contenant représente 12 % du chiffre d'affaires de l'entreprise à ce jour. À terme, elle vise 20 %.

Prix de vente en grande distribution : 12 euros.

Le goût s'affiche Fruits d'été

 © A. AUTEXIER

© A. AUTEXIER

Alliance Loire, à Saint-Cyr-en-Bourg (Maine-et-Loire), a présenté une gamme de rosés du Val de Loire baptisée Villa Lorane destinée à la grande distribution française. Chaque appellation est associée au goût d'un fruit : framboise pour le Rosé de Loire, fraise pour le Cabernet-d'Anjou, cerise pour le Cabernet de Saumur et pêche pour le Rosé d'Anjou.

PVC : autour de 3,80 euros TTC.

Le goût s'affiche Sortis du four

 © C. FAIMALI

© C. FAIMALI

 © C. FAIMALI

© C. FAIMALI

L'idée est pour le moins osée : associer un vin à des pâtisseries. Badet Clément & co le tente. Ce négociant basé à Nuits-Saint-Georges (Côte-d'Or) lance Pâtisserie du vin, deux vins sans IG édulcorés à 8 g/l de sucre. Le rouge, assemblage de grenache, syrah et merlot, vise le profil aromatique du clafoutis aux cerises, le blanc (chardonnay et muscat) est censé rappeler la tarte tatin. À servir chauds ?

PVC : 6 euros TTC dans les linéaires à l'export.

Le goût s'affiche Rigal régale

 © A. AUTEXIER

© A. AUTEXIER

La maison Rigal (groupe Advini), à Parnac (Lot), lance L'instant, une gamme de quatre vins de cépage du Sud-Ouest.

Elle comprend deux IGP Côtes du Lot malbec, un rouge et un rosé, et deux IGP Côtes de Gascogne, un sauvignon blanc sec et un gros manseng moelleux (40 à 50 g de sucres résiduels).

« Nous associons un instant de consommation, un goût et un cépage », explique Marie Clément, la responsable marketing. Le rouge s'appelle Truffier, le rosé Safran, le blanc sec Passion et le moelleux Figuier.

Des noms destinés à évoquer leur terroir ou leurs arômes.

Entre 3,50 et 4,20 euros TTC en GD française.

De l'inventivité dans l'air Rosé olfactif

 © C. FAIMALI

© C. FAIMALI

L'entreprise Louis Mousset, propriété du groupe coopératif Cellier des dauphins, lance un côtes-du-rhône rosé dans une bouteille bordelaise habillée d'une étiquette odorante qui interpelle le consommateur. « Mon étiquette a du nez. Frottez et sentez », enjoint-elle.

Carl Coignard, le directeur commercial, livre quelques détails techniques : « Il s'agit d'un vernis odorant que nous avons travaillé avec l'imprimeur pour que le parfum se rapproche au mieux de l'arôme principal du vin qui est sur le côté amylique, très bonbon anglais. » La bouteille est destinée au marché français avec un prix de vente conseillé au consommateur compris entre 4,50 et 5 euros TTC.

De l'inventivité dans l'air Le pas de vis d'Hélix

 © J. GILLIS

© J. GILLIS

Le bouchonnier Amorim, premier fabricant de bouchons en liège, et le verrier O-I, leader de l'emballage en verre, ont présenté un nouveau système de bouchage.

Hélix, c'est son nom, consiste à insérer un bouchon en liège aggloméré dans un pas de vis formé dans le goulot de la bouteille. Selon les deux sociétés, cette innovation est le fruit de quatre ans de travail et a coûté 5 millions d'euros en recherche et développement. Les bouteilles se débouchent sans tire-bouchon et se rebouchent facilement. Pratique. Les vins se conservent aussi bien qu'avec un bouchon en liège classique. Fiable. Hélix vise des vins vendus entre 5 et 10 euros aux consommateurs.

De l'inventivité dans l'air Bouquet de roses

 © C. FAIMALI

© C. FAIMALI

Gérard Bertrand a fondu pour cette bouteille au cul en forme de rose imaginée par Mélitine Courvoisier, étudiante de l'école Boulle (Paris) et lauréate du premier concours de design organisé par Verallia. Membre du jury, le négociant languedocien a décidé d'éditer la bouteille avec l'aide du verrier. Il a créé pour elle la gamme Côte des roses qui se décline en rouge et en rosé dans l'appellation Languedoc. Il a lancé ce produit original chez Auchan, Carrefour et Casino pour la Saint-Valentin dans un présentoir adapté de 24 bouteilles. Achat d'impulsion garanti ! La bouteille est commercialisée à 6,90 euros TTC, prix consommateur en grande distribution.

De l'inventivité dans l'air Nouvelle jeunesse

Charles Larraqué et Pauline Lacombe, directrice marketing de Châteaux en Bordeaux. © B. COLLARD

Charles Larraqué et Pauline Lacombe, directrice marketing de Châteaux en Bordeaux. © B. COLLARD

Plutôt que de laisser les vieux vins traîner parmi les jeunes, Charles Larraqué a décidé de les réunir dans un meuble indiquant qu'ils sont prêts à boire. Avec son idée, le directeur commercial de Châteaux en Bordeaux, un négociant qui vend plus de 350 châteaux bordelais, a séduit les grandes surfaces.

« Nous sommes déjà dans 1 300 magasins en France, affrmet- il. Notre balisage rassure les consommatrices. Nous mettons dans ce meuble des vins de bordeaux d'au moins cinq ans d'âge, que nous sélectionnons et qui sont vendus entre 3,99 et 8,95 euros. »

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