« Méchant comme la grêle », disait-on autrefois dans les campagnes pour désigner les mauvais caractères. Bien qu'elle ne soit plus d'usage dans notre monde urbanisé, l'expression n'a rien perdu de sa justesse. Tout au long de la saison, la grêle a provoqué son lot de dévastations. Et cet été, elle a pris des proportions inouïes, détruisant d'un seul coup la récolte de milliers d'hectares en Gironde. Il semble bien que les catastrophes climatiques s'aggravent. Les tornades paraissent plus puissantes et les grêlons plus gros et drus qu'autrefois. Pour survivre à l'anéantissement que provoque leur passage, il faut une assurance ou de bonnes réserves ce qui est rarement le cas.
Près de huit ans après son lancement, l'assurance récolte n'a pas atteint son objectif de couvrir l'essentiel des viticulteurs. Comme elle coûte cher, peu de vignerons l'ont souscrite. Et comme les assureurs ont peu de clients, leurs tarifs sont élevés. Le serpent se mord la queue. Il est grand temps de sortir de l'impasse, car il est anormal de voir autant d'exploitations démunies face aux coups du sort dans notre pays qui a adopté le principe de précaution.
Le vin, c'est tout l'inverse de la grêle. « Bonne cuisine et bon vin, c'est le paradis sur terre », disait Henri IV. Une nouvelle étude vient de le prouver. Des médecins espagnols ont suivi des hommes et des femmes âgés de 55 à 80 ans pendant sept ans. Ils ont découvert que ceux qui boivent un peu de vin dépriment nettement moins que les abstinents. À les lire, on les sent surpris par leurs résultats, car ils rappellent plusieurs fois dans leur article que l'excès d'alcool favorise la dépression.
Les Anciens auraient sans doute été moins étonnés d'apprendre cette nouvelle. Platon ne disait-il pas que « le vin est le lait des vieillards » ? L'ennui c'est qu'en France, une ligue d'association et de fonctionnaires du ministère de la Santé pense exactement l'inverse : que le vin est dangereux. Ils ont produit la loi Évin, une loi que beaucoup dans notre filière considèrent comme aussi désolante que la grêle, car elle empêche les viticulteurs de s'exprimer. Ces ligueurs rêvent d'instaurer une fiscalité comportementale pour punir ceux qui commettraient des excès. Qu'ils prennent garde : la viticulture ne l'acceptera pas !