Jérôme Gascoin, directeur commercial de Clemens France (à gauche), et Guillaume Dumont, technico-commercial en région Sud-Est, ont imaginé le Clemens Tour pour répondre à la demande de viticulteurs qui voulaient voir leurs machines en action.
Cet été, Clemens a parcouru la France en quatre étapes. La troisième de ce Clemens Tour s'est déroulée le 9 juillet à l'abbaye Saint-Hilaire, située à Ollières, dans le Var. Pour cette halte, le constructeur allemand d'outils de travail du sol est arrivé chargé.
Parmi les nombreux matériels qu'il avait emportés figuraient les porte-outils SB, Hexagon et Teractiv duo, les interceps SL et Radius X avec plusieurs accessoires de travail du sol, un combiné herse rotative/semoir, le rouleau hacheur Eco-Roll et la brosse de désherbage Multi-Clean, ces deux derniers montés à l'avant du tracteur.
Lors de cette journée, Clemens a également présenté le pulvé à flux tangentiel GSG de Lipco qu'il commercialise. L'entreprise Jansoulin, concessionnaire Clemens et Fendt local, a fourni une partie du matériel et des tracteurs.
Ce 9 juillet, la manifestation se tient dans deux vignes de vieux cabernets plantés à 2,50 m de largeur. Elles sont enherbées un rang sur deux et couvertes d'herbes assez hautes sous le rang. Elles sont aussi caillouteuses par endroits. Les démonstrations se déroulent en continu à la demande des visiteurs. Soixante-dix personnes environ se succèdent durant la journée. Certaines sont en quête de l'outil le plus adapté pour travailler sous le rang. D'autres réfléchissent à une conversion en bio. Les outils de travail du sol et le pulvé Lipco retiennent particulièrement l'attention.
Préserver les souches âgées. Le Teractiv duo d'abord. L'outil est conçu pour les parcelles dont les rangs sont alternativement travaillés et enherbés. Durant la démonstration, il dévoile tout son potentiel. Dans le rang travaillé, il entretient l'interligne avec cinq pattes d'oie fixées sur des dents courbes. Montées sur ressorts, ces dernières se soulèvent individuellement dans les zones pierreuses de la parcelle, le cadre restant à hauteur constante. L'outil travaille simultanément la ligne des souches avec une paire d'interceps Radius Sélection équipés d'une petite dent à l'avant et de lames bineuses. La terre a tendance à coller au rouleau cage dans la première parcelle à cause des pluies orageuses tombées la veille. Dans la seconde parcelle, en revanche, le sol est presque ressuyé. Le rouleau nivelle le sol sans difficulté.
Dans le rang enherbé, le chauffeur relève hydrauliquement la partie du cadre supportant les dents pour ne travailler qu'avec les interceps. Le rouleau, replié vers le bas mais toujours en appui sur le sol, sert de stabilisateur. Les lames, pourvues d'ailettes de fragmentation et d'un petit versoir, remuent efficacement la terre. Elles s'accommodent mieux des pierres que des herbes, qu'elles traînent derrière elles, contraignant parfois le chauffeur à relever le cadre pour les faire tomber au sol.
Puis c'est au tour du porte-outils interceps SB2 d'évoluer dans la même parcelle. Contrairement au Teractiv duo, il ne travaille que sous le rang. Il est équipé d'une paire de Radius X. Ces interceps sont dotés d'un petit disque bombé et denté à l'avant, suivi d'une lame plate associée à une houe rotative à trois dents verticales. Deux roues de terrage permettent d'ajuster la profondeur de travail. Une centrale hydraulique fait fonctionner les outils et permet de régler l'écartement du cadre constitué d'une double poutre transversale carrée.
Le tracteur avance à peine à plus de 2 km/h pour préserver autant que possible les souches âgées et parfois difformes. Malgré cela, les houes rotatives choquent assez fortement les ceps lorsqu'elles se replacent après l'effacement. Par ailleurs, à vitesse de rotation modérée, elles ont tendance à bourrer en présence d'herbe, tout comme les lames. Leur rotor s'arrête régulièrement, calant sous la masse d'herbe. Le problème disparaît lorsque le chauffeur les fait tourner plus vite. Elles déplacent alors beaucoup plus de terre.
« Et comment fait-on pour passer l'appareil avant le relevage des fils ? » s'interroge un viticulteur. « Dans ce cas, il est préférable de démonter les houes et de passer les lames seules », recommande Guillaume Dumont, technico-commercial chez Clemens.
Un travail du sol assez profond.
L'après-midi, les démonstrations s'enchaînent. Le cultivateur Hexagon entre en scène. L'outil, robuste, est doté d'un cadre extensible et polyvalent. Il existe depuis quinze ans. « Nous commercialisons depuis peu une version plus design, avec des formes plus arrondies », annonce Guillaume Dumont en présentant l'ancien modèle équipé de trois socs sarcleurs montés sur des tiges rigides et suivis d'un rouleau cage dentelé. À 8 km/h, l'Hexagon réalise un travail assez profond du sol. Ses deux disques bombés dentés, fixés de chaque côté du cadre, chaussent en même temps légèrement les ceps. Ces disques peuvent être orientés dans tous les sens selon le résultat recherché.
Ces démonstrations ont eu lieu dans des vignes assez vieilles et souvent tordues, plantées sur des sols aux profils variés et pas très propres. Dans ces conditions, les outils Clemens s'en sont bien sortis. Convaincu de l'intérêt manifesté par les viticulteurs, le constructeur envisage de renouveler son salon itinérant l'an prochain.
Lipco GSG : des panneaux légers pour une pulvérisation confinée
Le pulvérisateur Lipco GSG à flux tangentiel commercialisé par Clemens a été l'autre attraction de la journée.
Le constructeur a présenté un modèle traîné, le GSG-NV2. Celui-ci est pourvu de quatre descentes avec panneaux récupérateurs en polyéthylène. Il traite deux rangs en face par face. Chaque descente est équipée d'un ventilateur tangentiel animé par un moteur hydraulique propre et de cinq buses à jet plat réglables séparément. Les panneaux, légers, sont montés sur silentblocs. Ils s'effacent en cas de choc.
À l'entrée du rang, le chauffeur déploie la rampe hydrauliquement et positionne les panneaux à 20 à 30 cm du feuillage. Puis il écarte les roues du pulvé en commandant deux petits vérins situés dans le prolongement de l'essieu. Cet élargissement, en option, permet d'augmenter jusqu'à 2 x 300 mm la voie de l'appareil selon la largeur des rangs. Il confère une plus grande stabilité à la rampe.
Le pulvérisateur fait très peu de bruit. « Il demande peu de puissance, souligne Jérôme Gascoin, responsable Clemens en France. Les ventilateurs tangentiels tournent à 600 t/min lors du premier traitement et à 2000 t/min en pleine végétation. » Ils assurent une répartition homogène de l'air sur toute la hauteur du feuillage.
Sur chaque panneau, deux turbines se font face dans le rang. Elles tournent dans le même sens. Concrètement, chacune propulse l'air à travers le feuillage par un côté, tout en aspirant l'air envoyé par la turbine située du côté opposé. Ainsi, le flux d'air créé forme une boucle. Et le produit, confiné entre les panneaux récupérateurs, est renvoyé vers le feuillage tant qu'il reste dans le flux d'air. Le surplus est collecté dans un petit réservoir en bas des panneaux, puis il est filtré et repart en cuve.
Le système génère très peu de dérive.
Selon Clemens, l'appareil permet d'économiser jusqu'à 35 % de produits phytosanitaires sur une saison (70 % lors du premier traitement et 10 à 20 % en pleine végétation). Le timon orientable, en option, facilite la manœuvre en bout de rang.
Le GSG-NV2 permet de traiter les vignes de 1,70 m à 3 m de largeur et jusqu'à 2,20 m de hauteur. Il nécessite un débit de 20 litres d'huile par minute. Trois capacités de cuve sont disponibles : 600, 1 000 (voir photo) et 1 500 litres. L'appareil coûte 25 000 euros HT. Le GSG existe également en version trois ou quatre rangs et semi-portée. Compte tenu de sa sobriété en énergie et en produits phytos, il fait partie de la courte liste des pulvérisateurs pouvant prétendre au maillot vert de la protection de l'environnement