Le 15 octobre, dans une lettre ouverte, des vignerons ont alerté les ministres de l'Agriculture et de la Recherche sur les risques liés au déménagement de la collection du domaine de Vassal. Unique au monde, celle-ci rassemble plus de 7 000 clones provenant d'une quarantaine de pays. Tous sont cultivés en franc de pied sur 27 ha de sables à Marseillan, dans l'Hérault.
« Nous avons un contentieux avec le propriétaire, le groupe Vranken Pommery Monopole, qui souhaite récupérer ses terres. Nous étudions donc la possibilité de déménager la collection. Mais il n'est pas question de l'abandonner, ni d'en réduire la biodiversité », annonce Laurent Bruckler, le directeur du centre Inra de Montpellier, qui gère la collection.
Ces vignes pourraient donc déménager sur le site Inra de Pech Rouge, à Gruissan, dans l'Aude. Cela supposerait de multiplier tout le matériel végétal, de l'assainir et de le greffer avant de le replanter. Ce travail s'étalerait sur six à sept ans et demanderait un budget important.
« Traiter ce matériel par thermothérapie est périlleux et inutile, estime de son côté Michel Grisard, du Centre d'ampélographie alpine Pierre Galet, signataire de la lettre aux ministres. Les viroses associées à certains cépages font partie de leurs caractéristiques. S'il faut déplacer la collection, il vaudrait mieux que ce soit dans des sables, pour la garder en franc de pied. » La lettre demande à l'État de s'engager à conserver durablement ce patrimoine et de donner à l'Inra les moyens pour déménager dans de bonnes conditions.