Émoi dans un lycée

Le lycée viticole Charlemagne de Carcassonne (Aude) n'en revient toujours pas. Le 6 décembre dernier, sur le site de Rue 89, un parent d'élève anonyme dénonce la vente de vin qui s'y déroule. « Je ne comprends pas cette banalisation de l'alcool en milieu scolaire, s'indigne ce père. On est en train de dire à des mineurs, qui n'ont pas le droit d'acheter de l'alcool, que c'est grâce à ça qu'ils vont partir en voyage scolaire. C'est très éducatif. » Et d'ajouter : « Puisque les ventes de pâtisseries sont dépassées, va-t-on demander à mon fils de vendre de la drogue l'année prochaine ? » Une diatribe incompréhensible pour Pascal Trouche, le proviseur adjoint. « Nous sommes un lycée viticole. Nous produisons du vin. Faudrait-il nous interdire de le vendre ? C'est absurde. » Depuis une dizaine d'années, l'établissement organise une vente de blanquette de Limoux pour réduire la part des familles dans le financement des voyages d'étude. « Les professionnels nous ont encouragés à mettre en place des formations à la commercialisation des vins. Cette vente s'inscrit dans ce cadre », argumente le proviseur adjoint, tout en reconnaissant qu'il y a eu un loupé : l'absence de la mention « L'abus d'alcool est dangereux pour la santé » sur le dépliant promotionnel. « Les élèves l'ont oublié. Ni les enseignants ni la direction ne s'en sont aperçus. » L'affaire a mis en émoi le landerneau viticole. « Nous avons reçu de nombreux messages de soutien », confie Pascal Trouche. Le lycée a également reçu l'appui de la FCPE, une fédération de parents d'élèves, qui a souligné : « Ce n'est pas le lycée qui rend les élèves dépendants à l'alcool ou à autre chose. Ceux qui le sont l'étaient avant d'y entrer. »