«Depuis 2008, nous nous sommes battus seuls contre tous. Mais aujourd'hui, nous gagnons notre pari », juge Jérôme Bauer, président de l'Association des viticulteurs d'Alsace (Ava). Un pari qui a consisté à miser sur la méthanisation pour éliminer les marcs.
Et de citer le projet de la communauté de communes de Guebwiller (Haut-Rhin), petite ville du vignoble. Cette collectivité veut bâtir un méthaniseur d'un mégawatt. Elle prévoit d'y incorporer jusqu'à 5 000 tonnes de marcs frais. « La digestion d'une tonne de matière sèche de marc produit 60 à 62 % de méthane, explique Alfred Sturm, du bureau d'études Green Leaf Refinery (GLR), chargé de faire l'inventaire des matières premières disponibles. C'est un rendement supérieur à celui du maïs ensilage, qui plafonne entre 52 et 54 %. De plus, les marcs sont disponibles à proximité du site. »
Valorisation
D'autres méthaniseurs en Alsace, en Lorraine et en Allemagne cherchent des marcs. Si bien que, pour l'Ava, les 25 000 à 30 000 tonnes produits chaque année sur les 15 500 ha du vignoble alsacien pourraient être valorisés en énergie.
« Nous attendons maintenant la liberté de négocier le prix de ces sous-produits », lance Jérôme Bauer. Les méthaniseurs sont prêts à les payer et à prendre en charge le transport. L'Ava estime la valeur d'une tonne de marcs entre 10 et 20 euros. GLR parle d'une fourchette de 7 à 12 euros la tonne. Pour la récolte 2013, l'Alsace a eu le droit de méthaniser ou de composter 6 000 tonnes de marcs.