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ACTUS - FRANCE

Baux ruraux Exit le « bon père de famille » !

AUDE LUTUN - La vigne - n°261 - février 2014 - page 13

Bientôt, il faudra s'engager à gérer « raisonnablement » un bien loué à bail et non plus en « bon père de famille ». La loi sur l'égalité entre les femmes et les hommes supprime cette notion jugée désuète.

C'est une députée agricultrice et viticultrice en Dordogne, Brigitte Allain, qui est à l'origine de l'amendement supprimant l'expression « bon père de famille » au profit de « raisonnablement » dans le droit français.

Cette expression figure dans le code civil et dans le code rural à l'article L. 462-12 selon lequel « le preneur [d'un bail] est tenu d'user de la chose louée en bon père de famille ».

« Dès la signature de mon premier bail, à 21 ans, cette expression m'avait heurtée, explique Brigitte Allain. C'est insupportable pour une femme de signer un tel contrat. Cela sous-entend qu'il faut être un homme pour savoir gérer ! J'avais souhaité, à l'époque, ne pas signer ce bail, mais mon notaire m'avait précisé que je n'avais pas le choix, car c'était inscrit ainsi dans le code rural. »

La loi sur l'égalité entre les femmes et les hommes, votée le 28 janvier 2014 en première lecture à l'Assemblée nationale, a donc été l'occasion de mettre fin à cette notion qui remontait au droit latin.

« Résolument plus moderne »

« Ce n'est pas qu'une histoire de sémantique, poursuit la députée écologiste. Cela met en parallèle la notion de bon gestionnaire à une notion affective et de parentalité. Or, je connais de bons gestionnaires qui ne sont pas de bons pères et réciproquement. Les deux ne sont absolument pas liés. »

Jurisvin, l'association des notaires du monde viticole, estime également « qu'il est sans doute préférable de délaisser le bon père de famille, expression aujourd'hui désuète, au profit du terme raisonnable, résolument plus moderne. »

Cette loi sur l'égalité entre les femmes et les hommes doit être examinée par le Sénat début avril avant son adoption définitive.

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