L'AN DERNIER, VIVADOUR A COMPARÉ UN PROGRAMME SYSTÉMATIQUE AVEC NEUF TRAITEMENTS ANTIMILDIOUS À PLEINE DOSE (soit l'indice de fréquence de traitement, ou IFT, à 9), un programme type réalisé par les viticulteurs (neuf traitements, 66 % des doses homologuées en fin de saison et IFT à 7) et trois méthodes de réduction des traitements : Optidose, OAD Vivadour et Changins. Le groupe coopératif gersois a réalisé ses essais sur deux cépages : le colombard et le tannat.
Le programme Optidose, développé par l'IFV, définit la dose d'antimildiou en fonction du volume de feuillage et de la pression de la maladie. Suivant cette méthode, Vivadour a réalisé neuf traitements entre 20 % et 90 % de la dose homologuée. À l'arrivée, il a obtenu un IFT de 4,3 pour le colombard et de 4,7 pour le tannat, tout en protégeant très bien les grappes. Optidose a permis de réduire les coûts de protection (passage plus produits) d'environ 10 % pour les deux cépages.
Perte de rendement inexpliquée
Le programme OAD Vivadour applique une dose type « viticulteur » selon la croissance de la vigne et les conditions météo. À la fin de la rémanence d'un produit, le traitement n'est pas renouvelé tant qu'aucune pluie n'est prévue. De même, si la vigne a formé moins de deux feuilles depuis l'application d'un produit, le traitement n'est répété que s'il est tombé plus de 40 mm en moins de 48 heures.
Ainsi, Vivadour a fait l'impasse sur trois passages (fin juin, fin juillet et début août), réduisant l'IFT à 4,7 pour les deux cépages. L'efficacité de cette méthode sur grappes est proche de 100 %, mais elle reste moyenne sur les feuilles de tannat. Cependant, les coûts de protection baissent de 50 %.
La méthode Changins, basée sur le calcul du volume foliaire, a été aménagée ici en intégrant des éléments de la méthode Vivadour. À travers les réductions de doses et l'impasse sur un traitement, l'IFT a été réduit à 2,6 pour le colombard et à 3,7 pour le tannat. L'efficacité sur grappes est très bonne pour le tannat (98 %), mais moyenne sur le colombard (68 %). Les coûts de protection sont réduits de 38 % en moyenne pour les deux cépages.
Vivadour estime qu'il faut répéter ces essais durant trois ou quatre ans avant d'en tirer des conclusions définitives. D'autant plus que toutes les modalités de réduction des doses ont entraîné des pertes de rendement par rapport au programme avec neuf traitements à pleine dose. Des baisses inexpliquées car les vignes ont toutes été bien protégées contre le mildiou. Le groupe a bénéficié du soutien de l'Agence de l'eau Adour-Garonne et du Feader.