Vinisud : Le Midi cède à la vague des rosés

Bouteilles haut de gamme Un assemblage complexe

P. PARROT

Le rosé monte en gamme à la cave Anne de Joyeuse, à Limoux (Aude). Pour compléter son offre déjà riche de deux rosés en vin de cépage (syrah et pinot noir), la coopérative audoise lance Happy Days, rosé d'assemblage de quatre cépages : pinot noir, malbec, cabernet sauvignon et syrah. Pour ajouter encore à la complexité de ce vin, l'assemblage a passé deux mois en barrique. L'étiquette est une oeuvre originale de l'artiste peintre Edwige Col, qui a donné sa version en peinture de ce rosé.

- Prix public : de 6,90 à 7 euros TTC.

Bouteilles haut de gamme Loup hurlant

P. PARROT

La Closerie du Pic, c'est le nouveau rosé haut de gamme du château Puech-Haut, à Saint-Drézéry (Hérault), un assemblage de syrah et de grenache. Le château a choisi une bouteille très lourde - la bourgogne renaissance de Verallia, 900 g - avec une piqûre très profonde et à facettes. L'étiquette est très soignée. On y voit la silhouette d'un loup hurlant, juché sur un promontoire, qui se détache d'une fenêtre transparente donnant à voir la belle couleur pâle du vin. Sous l'étiquette principale, une autre, toute en longueur, indique uniquement l'appellation Pic Saint-Loup en rouge à chaud

- Prix public : de 14 à 15 euros TTC.

Bouteilles haut de gamme Terroir envoûtant

« Tout le monde connaît la Camargue. Avec cette bouteille, nous voulons parier sur cette origine », lance Nicolas Vellas, gérant de Vignoble et brasserie Vellas. C'est la raison pour laquelle Made in Camargue, le nom de la cuvée, s'affiche dans une grande sérigraphie sur toute la hauteur de la bouteille. Le vin est un IGP sable de Camargue. Il est produit par un domaine en bio avec lequel Nicolas Vellas a passé un contrat d'exclusivité. La bouteille est une VOA Miami fermée par un bouchon en verre. Le négociant espère en vendre 40 000 cols.

- Prix de vente 8 euros.

Nouveaux cépages Petit verdot

Avec son Rosé du cap, la Sica Delta domaines offre une exclusivité mondiale : un rosé IGP Pays d'Oc 100 % petit verdot. Le domaine du Bosc, à Vias, dans l'Hérault, un des trois domaines membres de la Sica, a planté 20 ha de ce cépage originaire du Haut Médoc. Jusqu'ici vinifié en rouge, il a été lancé en rosé pour le millésime 2012. Le résultat est à contre-courant de la tendance générale des rosés de plus en plus pâles : riche, coloré, vineux, vif et puissamment aromatique... L'étiquette, elle aussi très colorée, reflète le caractère frondeur de ce rosé atypique.

- Prix public : de 5,70 à 6 euros TTC.

Nouveaux cépages Sauvignon gris

Aux vignobles Foncalieu, l'innovation est dans le cépage. Après avoir lancé l'an dernier une cuvée de sauvignon gris vinifié en blanc, le groupement de producteurs héraultais dévoile cette année la version rosée du même cépage. Ce cousin du sauvignon blanc est plus résistant que lui à la pourriture grise. Il peut donc être ramassé à une maturité plus avancée, ce qui favorise l'expression aromatique. En cave, il a subi une petite macération pelliculaire de huit heures pour l'extraction de la couleur et des précurseurs aromatiques. Le groupement dispose de 20 ha de sauvignon gris en production. Il met 32 000 cols de rosé de ce cépage en marché cette année.

- Prix public : de 5,80 à 6,10 euros.

L'atypique On the rocks

Au diable le dogmatisme. GRM, société de négoce basée à Pineuilh (Gironde), joue une carte décomplexée avec son Rosé on ice, « spécialement conçu pour être servi avec des glaçons ». La bouteille est on ne peut plus explicite, décorée de trois glaçons qui plongent dans le vin. Cet IGP Pays d'Oc que le négociant qualifie de méditerranéen est un assemblage de grenache (70 %), cinsault (25 %) et syrah (5 %), édulcoré à 17 g de sucre par litre pour plus de douceur. Il sera également disponible en magnum. Lancement au mois d'avril en grandes et moyennes surfaces, consommation hors domicile et export.

- Prix public : 3,69 euros en 75 cl, 7,89 euros en magnum.

Stands militants Commerce rigolo

À l'heure où ces onze vignerons se sont décidés à prendre un stand à Vinexpo, les bonnets rouges manifestaient en Bretagne. En clin d'oeil à cette actualité, ils ont choisi la bannière Les beaux nez rouges, s'affichant avec un nez de clown. Eux aussi portent un message. « Nous sommes dans la tendance des vins natures, explique Hervé Chabert, leur oenologue conseil, à la tête du négoce Wine Drop, à Canet (Hérault). Aucun d'entre nous ne levure. Nous employons tous le moins de SO2 possible. Nous voulons faire du commerce, mais de façon rigolote. »

Stands militants Une bande de potes

Ils sont une vingtaine de vignerons, originaires de toute la France et même d'ailleurs. Ils se sont installés dans la vallée de l'Agly (Pyrénées-Orientales), au nord du Roussillon. Ils sont persuadés d'avoir déniché là un terroir béni pour produire des grands vins. Cette joyeuse bande a décidé de le faire savoir en se regroupant sous la bannière Roots 66, en clin d'oeil à la mythique Route 66 qui traverse les États-Unis. Le stand, agrémenté de barriques multicolores et écorces d'amandes au sol, attire l'oeil et invite à la dégustation.

Stands militants Défendre la diversité

L'association Wine Mosaïc se bat pour la préservation et la promotion des cépages autochtones de la Méditerranée. « Trente cépages assurent 70 % de la production mondiale, alors que plus de 1 500 variétés sont plantées dans le monde », soutient l'association. Pour sensibiliser les producteurs et les acheteurs à l'intérêt de cette richesse ampélographique, elle a organisé une dégustation de cent vins issus de cépages autochtones de la Méditerranée : abouriou, mansois, mataro, rosada, plavac mali, poip... Un florilège de curiosités.

Stands militants La vigne, c'est l'espoir

« Mon axe de travail, c'est le vin, avec un côté humoristique et militant », raconte le dessinateur Rémy Bousquet, invité par Vinisud pour exposer ses oeuvres. On lui doit quelques slogans connus comme « Tant qu'il y a de la vigne, il y a de l'espoir » ou « Ça bouchonne à Paris et ça débouchonne chez nous ». Il vend des tee-shirts et des affiches. Il réalise également des étiquettes sur commande. « Je travaille beaucoup par internet. Je viens sur les salons pour faire de vraies rencontres », révèle cet artiste basé à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Nouveaux cépages Venus d'Alsace

Longtemps protégés par leurs vignerons, les cépages alsaciens n'ont que récemment été autorisés en Languedoc. Ils font leur apparition dans les gammes IGP Pays d'Oc de domaines et de caves qui veulent se démarquer. Le domaine des Terres rousses, à Nissan-lez-Enserune (Hérault), a été le premier à planter du riesling dans l'Hérault. Il sort cette année sa première cuvée 100 % riesling (5 euros TTC). La coopérative la Vendémiaire, située à Fleury (Aude), a, elle, fait le choix du gewurztraminer sur 5 ha en production. Avec la cigogne alsacienne sur l'étiquette pour enfoncer le clou.

- Prix public : 4,95 euros TTC.

Nouveaux cépages Issu d'Espagne

Il a eu le coup de foudre pour ce cépage lors d'un voyage en Espagne il y a quelques années. Laurent Miquel, propriétaire-négociant à Saint-Chinian (Hérault), en a planté 20 ha au château des Auzines, un domaine de 44 ha dans les Corbières, acheté en 2009. Il a fait le pari que ce cépage blanc, très implanté en Galice et au Portugal, s'adapterait bien sur ce terroir très frais, situé à 350 m d'altitude. Son millésime 2013 possède les caractères vif et fruité qui font le succès de ce cépage dans la péninsule ibérique. Cette cuvée est exclusivement distribuée chez les cavistes et en restauration.

- Prix public : 12 euros.

Étiquettes à message Pour se faire pardonner

B. COLLARD

C'est la cuvée collector de la coopérative de Montpeyroux (Hérault), fondée en 1950. L'an dernier, la cave avait sorti Les Coopains, en hommage à tous ses membres d'hier et d'aujourd'hui. « Et nous ? » ont réagi les épouses de coopérateurs, tout aussi impliquées dans la bonne marche des exploitations et de la cave. Justice leur a été rendue avec cette cuvée de rosé, illustrée d'une photo les montrant en train de vendanger. « La femme est l'avenir de la coopérative. Cette cuvée militante leur rend hommage », affirme la contre-étiquette. Il fallait bien ce bel hommage à toutes ces femmes de l'ombre pour qu'elles pardonnent aux hommes de les avoir oubliées. La bouteille a été tirée à 6 000 cols.

- Prix public : 6 euros TTC.

Étiquettes à message Du bon usage du vin

B. COLLARD

Les contre-étiquettes des Caves Molière, à Pézénas (Hérault), sont des plus informatives. Elles expliquent le nom de la cuvée, en rapport avec le théâtre, décrivent le vin et indiquent avec quoi le boire. Après avoir lu la petite note de dégustation, on se réfère à trois échelles. Dans le cas des blancs et des rosés, elles précisent si le vin est vif ou doux et l'intensité des caractères fruité ou floral. Dans le cas de rouges, les échelles portent sur les notes épicées, corsées ou boisées. Après cela, on peut flasher le QR code pour savoir, en plus, quelles médailles le vin a décroché.

- Prix public : de 4,10 à 16 euros.

Étiquettes à message Résolutions sympathiques

B. COLLARD

Gabriel Meffre a entièrement revu l'habillage de sa gamme Méditéo, en IGP Pays d'Oc. « Nous avons épuré l'étiquette, affirme Fanny Spironelli, responsable marketing. Et nous avons voulu faire passer le message philosophique de prendre la vie du bon côté. » Chacune des sept bouteilles de cette gamme invite les consommateurs à prendre une résolution, comme prendre le temps de la découverte ou prendre le temps de se faire plaisir. Au dos, la contre-étiquette indique que les seules résolutions qui vaillent d'être prises sont celles qu'on peut tenir. Le négociant espère que ceux qui ont l'esprit collectionneur voudront ainsi découvrir toute la gamme.

- Prix public : de 5 à 6,50 euros.

Vinifiés sans soufre Nouveau pas pour Terra Sana

Lancée en 2000 et déclinée en quatre références (sauvignon, chardonnay, rosé et syrah en rouge), la gamme Terra Sana représente 50 000 cols d'IGP Pays d'OC et Côtes de Gascogne pour le sauvignon, le tout en bio. Désormais, François Lurton la produit sans soufre. Il a franchi le pas après avoir réalisé des essais au Chili, puis élaboré une cuvée de rouge sans sulfite au Mas Janeil, à Tautavel (Pyrénées-Orientales). « L'objectif n'est pas commercial. Les clients se méfient encore des vins sans soufre. C'est dans un souci qualitatif que nous nous sommes lancés dans l'aventure. Le SO2 assèche les vins et masque les arômes », soutient François Lurton.

- Prix public : 9 euros la bouteille

Vinifiés sans soufre Plécandou, délicat mais digeste

À la tête du domaine Tour Trencavel, Jean-Luc Fabrié pratique la viticulture biologique de longue date. « La nouveauté chez nous, c'est notre cuvée Plécandou, un minervois la livinière sans sulfites et fermenté par des levures indigènes. C'est un vin digeste. On peut en boire tant qu'on veut. » Il s'est lancé en 2009. L'affaire n'est pas sans difficultés. « Je vinifie trois cuves de 33 hl tous les ans. Il y en a toujours une que je dois sulfiter car elle monte en volatile. Je l'assemble alors à mes autres vins sulfités. » En 2012, il a même dû sulfiter les trois cuves. Sur le salon, il présentait son millésime 2010, aux surprenantes notes de fraise.

- Prix public : 12 euros.

Nouveaux codes Précieuses gravures

Calmel & Joseph, négociant basé à Carcassonne (Aude), propose une large gamme de vins du Languedoc-Roussillon. Il vient de segmenter son offre en cinq niveaux : les Languedoc, Villa blanche, les Terroirs, les Crus et les Cuvées rares. Chaque étiquette porte la reproduction d'une gravure ancienne : un instrument de musique sur les Languedoc, une colonne romaine pour Villa blanche, un outil sur les Terroirs et un objet d'art de la table pour les Crus. L'ensemble dégage un air de famille évident et élégant

- Prix public : de 7 (Villa blanche) à 13,50 euros (les Crus).

Nouveaux codes Tape à l'oeil sur les plages

Avec sa bouteille laquée que l'on dirait coupée en deux puis recollée (modèle Monaco de Verallia), la gamme In D Sens dénote. Et ça marche. Vignobles et brasserie Vellas l'a lancée en 2013. L'entreprise a vendu 20 000 cols et espère en écouler le double cette année. La clientèle ? Les jeunes qui fréquentent les restaurants de plage. Ils ont apprécié ces vins de France, l'un blanc, l'autre rosé, tous deux sucrés pour supporter d'être bus glacés. Le Rouge désir sort cette année.

- Prix public : 10 euros le blanc et le rosé, 15 euros le rouge.

Nouveaux codes Viser haut

« To hobnob » est un verbe anglais qui signifie frayer avec le grand monde. Chez Georges Duboeuf, c'est une marque de quatre vins de cépage IGP Oc qui veut bousculer les conventions dans le monde du vin. Depuis dix ans, le négociant la vend aux États-Unis. Il y a écoulé 3 millions de cols en 2013. Il est venu à Vinisud pour lancer HobNob en France. Avec son graphisme sobre et ses couleurs criardes, la marque vise les trentenaires urbains amateurs d'after work. Le chardonnay, intense, boisé et pommadé, devrait les séduire.

- Prix public : entre 6 et 8 euros chez les cavistes.

Techno Réalité augmentée

Château Puech-Haut affirme être la première entreprise du vin à proposer un service de réalité augmentée. Pour en bénéficier, il faut télécharger l'application Junaio. Avec l'appareil photo de son smartphone, on cadre l'étiquette, on attend un peu et une vidéo démarre dans une petite fenêtre en bas de l'écran. Ce petit film d'une trentaine de secondes présente le château. L'image se superpose à celle de l'écran sans la recouvrir entièrement. La vidéo se termine en donnant l'adresse du site internet du château.

Vinisud Le Midi cède à la vague des rosés