« Vino business » [ouvrage d'Isabelle Saporta paru chez Albin Michel, NDLR] est un livre animé de mauvaises intentions. Et c'est l'une des raisons qui lui ont valu le déferlement de critiques négatives auquel on a assisté depuis sa sortie début mars. Critiques acerbes, méchantes parfois, voire injurieuses. On traite la miss Saporta de tous les noms. On critique la forme. « Mal écrit », pour beaucoup, voire « bâclé ». On relève les coquilles, les lourdeurs, les redondances... Et la plupart des journalistes et des blogueurs relayent le même message. À se demander parfois si tout ce petit monde a lu le livre ou seulement les papiers des autres critiques... Mais on se garde bien d'aborder le fond. Ou alors on dit que le bouquin ne contient rien de vraiment nouveau.
Pourtant, Isabelle Saporta pose de vraies questions.
Quel avenir pour la viticulture artisanale et familiale, face aux grands groupes investisseurs ? Quel crédit accorder aux classements des vins ? Quand on donne des centaines d'euros pour une bouteille de vin, en a-t-on pour son argent ? Les critiques vin sont-ils réellement indépendants ? Quels sont les véritables dangers des pesticides pour le consommateur ?
Certes, l'auteur est tellement critique, sur tout et sur tous, que cela lui enlève un peu de crédit. J'aurais aimé - un chapitre au moins - que l'auteur mette un peu de poésie, un peu de passion, un peu d'amour... Le monde du vin, dans ses hommes et ses femmes autant que dans ses bouteilles, en contient tant !
Il ne me revient pas de juger si tout ce qui est relaté par Isabelle Saporta dans « Vino business » relève de la triste réalité du petit monde du vin bordelais ou de ses propres fantasmes dictés par je ne sais quels obscurs desseins. Mais il m'a semblé qu'une voie plus mesurée, au milieu d'un concert de critiques négatives, avait sa place.
Maintenant, arrêtez d'écouter les avis des uns et des autres ! Lisez « Vino business » et faites-vous votre propre opinion !