Le 19 mars, le conseil spécialisé en vins de FranceAgriMer devait se prononcer sur le projet d'arrêté relatif aux modalités d'élimination des sous-produits de la vinification. Mais il n'a pas voté ce texte. « Les membres du conseil ont créé un groupe de travail car des organisations professionnelles voulaient des précisions sur certains points, explique Éric Rosaz, délégué de la filière viticole de FranceAgriMer. Notamment sur les conditions de pesée et d'analyse des marcs et des lies dans les zones blanches. »
L'Union nationale des distilleries vinicoles (UNDV) affirme que les professionnels étaient contre le texte du gouvernement. D'abord car « épandre des marcs et des lies alcoolisés pose des problèmes environnementaux et car l'arrêténe prévoit aucune sanction ni aucun contrôle », déclare l'UNDV.
Nouveau contretemps donc pour le ministère de l'Agriculture qui pousse pour que les viticulteurs aient le choix entre la distillation, la méthanisation, l'épandage ou le compostage dès la prochaine récolte. Son projet de décret mettant fin à l'obligation de livrer les marcs et lies en distillerie avait reçu un accueil très mitigé en décembre dernier.
Le groupe de travail s'est réuni le 28 mars. Le gouvernement a ensuite soumis au vote une dernière mouture de son texte. Le résultat était attendu avant le conseil spécialisé en vin de FranceAgriMer du 16 avril. Mais quel que soit l'avis de la profession, tout laisse à penser que le ministère mettra en oeuvre son projet. Il éditera ensuite des fiches expliquant aux producteurs « les nouveaux dispositifs pour l'élimination des marcs et des lies ainsi que leurs droits et devoirs. Ce sera un outil pédagogique », assure Éric Rosaz.
Les viticulteurs verront ainsi qu'en choisissant l'épandage ou le compostage, ils devront peser et analyser leurs marcs ; ce que les distilleries font déjà.