« Les pulvés sont de retour. Ça grouille dans tous les coins, vous ne pouvez plus nous rater... Ils vous ralentissent sur la route, ils vous freinent dans vos trajets quotidiens. (...) Vous [les traitez] de tous les noms en levant bien haut votre plus beau majeur, parce que oui, c'est vrai, avec leurs 25 km/h d'escargot, ils vous empêchent d'optimiser vos vacances scolaires... Non mais franchement, pourriez-vous calmer vos ardeurs de Fangio et garder en tête que, dès qu'on le peut, on se met sur le bas-côté pour vous laisser passer ? Quand comprendrez-vous, vous qui passez votre temps à essayer d'emplafonner votre voisin en nous doublant, que le danger c'est vous ? OK, je reconnais que certains de mes confrères peuvent abuser quelquefois en roulant de nuit sans signalisation fonctionnelle. Mais dites-vous bien que nous ne prenons du plaisir que dans nos rangs de vigne à travailler nos sols et à cultiver le raisin. Alors, comme chaque année, mes gars me rapportent des accrochages. Toujours les mêmes, toujours dans les mêmes situations. Que faire si ce n'est continuer à croiser les doigts pour qu'une tragédie n'arrive pas ? Le ballet des engins agricoles va devenir incessant. Alors, s'il vous plaît, acceptez de partager sereinement une route. Il n'y a pas si longtemps, elle était beaucoup moins encadrée de maisons particulières. Pour boire le vin que vous aimez, pour visiter les propriétés qui participent à la renommée de votre région, il faut travailler la terre. Et cette terre, elle n'est pas toujours autour du château ou de la maison, qui est son coeur. »