Ils étaient 330 à participer aux Rencontres nationales des VIF, organisées les 15 et 16 avril, dans l'Hérault. Un record. Le thème de l'oenotourisme explique sans doute ce succès. Les débats ont tourné autour de la nécessaire rentabilité de cette activité.
« La France s'est lancée tardivement dans l'oenotoursime, a souligné Sophie Lignon-Darmaillac, de l'université Paris IV et auteure du livre « L'oenotoursime en France ». Le Nouveau Monde nous a devancés. 99 % des wineries californiennes en tirent profit avec des visites de cave payantes (environ 30 euros par personne). En Europe, seulement 40 % des caves rentabilisent cette activité. »
Faut-il pour autant s'en inspirer ? Pas si sûr. « En France, les oenotouristes cherchent le contact direct avec le vigneron, soutient de son côté François Perroy, directeur de l'agence Emotio Tourisme. Ils veulent qu'on leur raconte une histoire, au plus près des vignes et du vin. »
Recevoir du public
Il faut donc avoir envie de recevoir du public. Des vignerons en ont témoigné. « J'ai construit mon offre en écoutant mes clients », a assuré Mathieu Rozel, viticulteur dans la Drôme. Il propose des balades dans ses vignes en Segway, sorte de trottinette électrique, qui plaisent à un large public.
Ghyslain Brigand, vigneron bourguignon, a sacrifié son temps libre à la création de son oenocentre Ampélopsis, un musée privé (et payant) qui foisonne d'animations et d'inventivité. Il y accueille plus de 2 000 visiteurs par an.
« L'oenotourisme est stratégique pour les vignerons indépendants. Mais, il ne faut pas oublier que cette activité doit être rémunératrice », défend Philippe Blanck, vice-président des VIF et chargé de l'oenotourisme.