En Chinon, les deux derniers millésimes n'ont donné que 75 % d'une récolte normale. Les stocks sont bas. Des négociants ont accéléré leurs achats pour assurer leurs marchés. « Certains m'ont appelé dès janvier, alors que les vins n'étaient pas prêts. Le mois suivant, j'avais fini de vendre mon 2012 et écoulé tout mon 2013. J'aurais même pu vendre deux récoltes », indique David Gallé, vigneron à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire). Le cours de l'appellation a progressé. L'hectolitre de vrac générique est passé de 149 euros, en moyenne sur septembre 2012-avril 2013, à 169 euros sur cette campagne, précise InterLoire. Mais les volumes échangés sont restés stables. « Le marché ne court pas après le chinon, confie le négociant Louis Chainier. Cette appellation n'est pas en vogue. Elle est difficile à vendre à l'export. Et la dernière récolte est loin d'être qualitative. La hausse du cours ne résulte que d'une baisse des volumes. » Le syndicat des vins de Chinon vient de lancer un plan d'actions pour améliorer la valorisation, notamment en poursuivant le travail sur la qualité et en mettant en avant des lieux-dits. Le nouveau président de l'AOC, le vigneron-négociant Jean-Martin Dutour, affiche l'objectif d'atteindre progressivement un prix de 200 euros par hectolitre. Il compte impliquer le négoce dans la vie du syndicat pour l'inciter à investir dans l'appellation.