Le 12 mai dernier, l'interprofession champenoise (CIVC) a dévoilé son nouveau référentiel de viticulture durable. « Nous l'avons rédigé de façon à ce qu'il soit certifiable, commente Denis Velut, viticulteur dans l'Aube et coprésident de la commission technique du CIVC. Ainsi, ceux qui remplissent les conditions requises pourront rapidement être certifiés "Viticulture durable en Champagne" par un organisme extérieur. Notre but est d'emmener tous les vignerons vers cette certification, chacun à son rythme, de manière volontaire. »
Pour cela, les vignerons devront respecter 90 % des 125 mesures proposées, dont 32 portent sur la protection des vignes. Ainsi, ils n'auront plus droit aux canons oscillants et devront toujours respecter des seuils d'intervention avant de traiter.
Pour préserver la biodiversité, ils devront planter des haies et ne plus apporter aucun fertilisant ni phyto sur les tournières, les bords de chemins, les talus et les fossés. Plusieurs mesures sont en fait déjà imposées par la réglementation, comme l'obligation de détenir un Certiphyto ou un local pour stocker les produits phytosanitaires. Avec ce programme, le CIVC veut réduire de 50 % l'utilisation de ceux-ci d'ici 2018-2020 et qu'au moins 50 % des vignes ne soient plus désherbées sur toute leur surface. Il veut aussi réduire l'empreinte carbone de 20 % d'ici 2020.
Ce référentiel est le second rédigé par l'interprofession. Le premier date de 2001. Il a contribué à la réduction de 50 % de l'utilisation des produits phytosanitaires entre 1996 et 2011, à la mise sous confusion sexuelle de 50 % du vignoble, au traitement de 100 % des effluents vinicoles, etc.
Les chambres d'agriculture et le syndicat des vignerons accompagneront les producteurs. Les réunions d'information vont commencer fin juin et début juillet.