Mardi 13 mai, le négociant rhodanien Michel Chapoutier, nouveau président de l'UMvin (Union des maisons et marques de vin), a dressé devant la presse un constat très critique de la gouvernance actuelle de la filière. S'exprimant avec son franc-parler habituel, il a déclaré : « Aujourd'hui, les ODG (organismes de défense et de gestion) sont censés consulter les négociants lorsqu'ils prennent des décisions qui ont un impact sur l'économie des marchés. On donne donc notre avis, mais on n'est pas écouté. C'est du foutage de gueule ! »
La production « malthusienne »
Concrètement, l'UMvin estime que les décisions en matière d'autorisation de plantations doivent être prises dans le cadre des interprofessions. Idem pour la fixation des rendements.
Ce n'est pas la première fois que les négociants montent au créneau pour réclamer un droit de regard sur les décisions impactant la production viticole. La différence est qu'aujourd'hui, en plein débat sur le futur régime de plantation, le négoce taxe la production de dérive malthusienne. Une critique qui pourrait être entendue par la commission européenne. « Pour augmenter le prix des vins, la production veut gérer seule les plantations. Comme elle a la main sur le robinet, il lui suffit de le fermer pour faire augmenter les prix. Or, quand un prix augmente, on perd forcément des marchés. On dépasse certains seuils psychologiques. Le consommateur ne suit pas. Au final, on risque de déséquilibrer les marchés avec une offre qui ne répond plus à la demande », argumente le président de l'UMvin. Et d'insister : « Toutes les crises de surproduction ont été provoquées par des dérives malthusiennes. »