« On achète Porsche et Ferrari, appartements à Royan ou Miami... Et quand la grêle passe par là, on hurle, on réclame des aides sans vergogne. » Un ancien directeur du Bureau interprofessionnel du Cognac s'exprimait le 10 juin sur Facebook.
J'aurais souhaité prendre connaissance de ces propos mensongers et méprisants plus tôt. Ainsi, j'aurais pris en photo les soi-disant Ferrari des viticulteurs charentais venus en masse à Pons (Charente-Maritime) ce matin [17 juin, NDLR] pour une réunion de crise ! Les violents orages de grêle des jours derniers, et en particulier de la nuit du 8 au 9 juin, ont ruiné les espoirs d'une bonne récolte. L'ambitieux objectif de production fixé à 11,7 hectolitres d'alcool pur par hectare ne sera pas atteint. Selon les premières estimations, près de 10 % du vignoble cognaçais est ravagé, soit plus de 7 000 ha...
(...) Peu de vignerons étaient préparés à subir un phénomène d'une telle ampleur. En général, les épisodes de grêles sont très locaux et les conséquences restent limitées à quelques parcelles. Ce ne fut pas le cas cette fois-ci. Les sinistrés bénéficieront-ils d'un soutien financier ? La réunion de ce matin a clarifié la situation. Pour répondre à l'ancien directeur du BNIC, cité en début d'article, la vigne est une culture assurable, donc il n'existe pas d'aides spécifiques de l'État, et les viticulteurs en sont bien conscients. Pourtant, seulement 10 % d'entre eux ont souscrit à une assurance récolte, car le prix s'avère malheureusement prohibitif en comparaison des dédommagements proposés.
Aujourd'hui, à la réunion de secteur de Pons, tristesse, résignation et rires nerveux étaient au rendez-vous. En cette période difficile, nous pensons bien évidemment aux victimes, à leurs familles et à leurs collaborateurs.
Lu sur le blog Cognac Expert à la suite des violents orages de grêle qui se sont abattus en Charente début juin