Les règles d'attribution des aides à la conversion et au maintien en viticulture bio ont changé. Pour la période 2015-2020, ce sont les conseils régionaux et non plus le ministère de l'Agriculture qui décident de leur montant et des critères d'éligibilité. Chaque région va envoyer ses propositions à Bruxelles d'ici la fin de l'année. C'est vers la mi-octobre que les régions dévoileront officiellement leurs projets.
À l'heure actuelle, les vignerons bios touchent 350 €/ha pendant la phase de conversion (cinq ans) puis 150 €/ha pour rester en viticulture bio. Cette aide au maintien est dans le collimateur de certaines régions, notamment le Languedoc-Roussillon, qui prévoit de la limiter à une durée de cinq ans. Les viticulteurs bios y sont très opposés.
Échanges
« Ce projet n'est pas équitable, explique Patrice Guiraud, président de SudVinBio. S'il y a une aide au maintien, il faut qu'elle soit versée à tout le monde, quitte à la baisser pour garder le même budget. Sinon, cela crée une distorsion entre les producteurs. Pourquoi aider ceux qui viennent de se convertir et pénaliser les bios historiques qui ont porté la filière et innové sur le plan technique, souvent sans aide ? » Les échanges entre la filière et le Conseil régional semblaient montrer un infléchissement de la région sur ce point début septembre.
Au même moment, la Fédération des vignerons bios de Bourgogne n'avait pas toujours de visibilité sur les orientations de la région. Cette fédération se réjouit que les aides ne soient plus soumises à la modulation à partir de 2015, ce qui représente une augmentation nette de 10 %. Mais la question de la durée d'attribution de l'aide au maintien reste en suspens.
En Aquitaine, la Fédération des vins bios reste confiante, mais prudente, sur les décisions que va prendre la région.