Il y a quinze ans, l'Inra s'est engagé dans un programme de création de cépages résistants au mildiou et à l'oïdium. À force de croisements successifs, les chercheurs ont obtenu des hybrides portant chacun au moins deux gènes de résistance à ces maladies, indépendants entre eux. « Douze variétés de cépages issues de ces sélections, trois noires et trois blanches, sont évaluées dans différents vignobles, confie Christophe Schneider, responsable du programme à l'Inra de Colmar. Lorsque nous aurons recueilli trois années de résultats, nous demanderons l'inscription au catalogue des plus intéressantes d'entre elles. »
Le dossier de six de ces nouvelles variétés sera prêt fin 2016, après dégustation des vins qu'elles auront produits en 2015. Le dossier des six autres dossiers seront quant à eux prêts pour 2017. Seules les plus intéressantes seront présentées à l'inscription car la qualité des vins est une condition première pour êtreretenu. Deux autres séries d'une trentaine de variétés résistantes sont en cours de sélection pour une candidature à l'inscription en 2020 et 2023. La première sera plantée en 2015 afin d'être évaluée au vignoble.
Des clones avec moins d'alcool
L'Institut français du vin recherche des clones qui accumulent naturellement peu de sucre, en prévision du réchauffement climatique. L'Institut travaille sur le conservatoire de grenache de la chambre d'agriculture du Vaucluse, qui regroupe 360 clones de ce cépage, et sur les conservatoires de merlot de la chambre d'agriculture de Gironde. « Des sélections de cinsault et de mourvèdre se mettent aussi en place, explique Laurent Audeguin, responsable du pôle matériel végétal de l'IFV.
De plus, l'Inra a inscrit l'année dernière une variété issue d'un croisement entre cabernet-sauvignon et mourvèdre, le cabestrel, qui date des années 1970, mais qui était resté en stand by. Elle accumule peu de sucre, s'adapte aux contraintes hydriques et donne des vins aux tannins ronds. Des plants seront disponibles d'ici deux à trois ans. » Et de rappeler : « Des cépages secondaires, comme le picpoul noir ou le morastel, sont moins riches en sucre à la maturité que le grenache ou la syrah. On peut les utiliser en assemblage. »