« NOTRE OBJECTIF EST DE MÉTHANISER TOUS LES MARCS DU GAILLACOIS, et que le digestat produit revienne à la vigne comme amendement organique, explique Jean-Marc Laclau, président de la SAS Vinométha - qui porte le projet -, et de la Société des alcools du Tarn (SAT), le distillateur. À la SAT, nous distillons déjà ces marcs pour fabriquer de l'alcool pur qui est utilisé pour les biocarburants. À l'arrivée, nous avons 10 000 t de marcs épuisés qui passeraient dans l'unité de méthanisation. »
7 000 à 8 000 tonnes de paille, d'herbe, de cultures dérobées et de fumier, achetées aux agriculteurs par Vinométha, compléteraient l'approvisionnement du méthaniseur. « Mais il n'y aura aucun déchet d'abattoir, précise Jean-Marc Laclau. Ni de lies de vin, en tout cas dans un premier temps, car nous avons choisi la méthanisation par voie sèche. Ça se fera peut-être dans un deuxième temps. »
L'unité de méthanisation doit être implantée dans la zone d'activité de Montans, près de Gaillac, sur un terrain appartenant à la communauté de communes Tarn et Dadou, qui soutient le projet. Un site qui a été choisi parce qu'une canalisation de gaz passe à proximité. Le méthane produit sera directement injecté dans ce réseau, évitant ainsi des coûts élevés de raccordement.
Les 15 000 tonnes de digestat produites serviront d'amendement organique pour les vignes. Chaque viticulteur aura droit à une quantité correspondant à ses livraisons de marcs. « Cet amendement sera vendu à prix coûtant, environ 50 €/t, soit six fois moins cher qu'un amendement traditionnel, précise Jean-Marc Laclau. S'il en reste, les agriculteurs qui en voudront paieront, quant à eux, le prix fort. »
Huit millions d'euros seront investis dans l'unité de méthanisation, dont 5 % provenant de la Maison des Vins de Gaillac, associée au projet. L'enquête publique s'est terminée le 18 octobre. Des opposants se sont manifestés. Vinométha attend désormais les autorisations de l'État. La construction prendra ensuite dix à douze mois.