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VIGNE

La machine à vendanger de l'extrême

MARTIN CAILLON - La vigne - n°269 - novembre 2014 - page 70

L'entreprise allemande Hoffmann a conçu une machine à vendanger sur chenillard pour récolter dans les vignes en forte pente. L'engin est performant mais délicat à piloter.
1. Le prototype de machine à vendanger de l'allemand Hoffmann est monté sur un chenillard italien Andreoli de 95 ch. Il peut évoluer dans des vignes plantées à 1,60 m de largeur minimum et dans des pentes jusqu'à 75 %.  PHOTOS : M. CAILLON

1. Le prototype de machine à vendanger de l'allemand Hoffmann est monté sur un chenillard italien Andreoli de 95 ch. Il peut évoluer dans des vignes plantées à 1,60 m de largeur minimum et dans des pentes jusqu'à 75 %. PHOTOS : M. CAILLON

2. La remorque qui déplace l'engin est dotée d'un plateau pivotant et inclinable. Il sert de rampe de lancement pour entrer dans les rangs très pentus.

2. La remorque qui déplace l'engin est dotée d'un plateau pivotant et inclinable. Il sert de rampe de lancement pour entrer dans les rangs très pentus.

3. En entrant dans le rang, le chauffeur ajuste la hauteur et l'inclinaison du mât portant la tête de récolte. Il ouvre puis referme cette dernière, comme un compas, pour passer le piquet de tête.

3. En entrant dans le rang, le chauffeur ajuste la hauteur et l'inclinaison du mât portant la tête de récolte. Il ouvre puis referme cette dernière, comme un compas, pour passer le piquet de tête.

4. De chaque côté du plan de palissage, cinq marguerites en plastique à mouvement alternatif font vibrer les ceps, les sarments et les grappes. Les raisins tombent sur une double rampe d'écailles. En bas des portes saloon, des bâches empêchent les raisins de tomber devant la machine.

4. De chaque côté du plan de palissage, cinq marguerites en plastique à mouvement alternatif font vibrer les ceps, les sarments et les grappes. Les raisins tombent sur une double rampe d'écailles. En bas des portes saloon, des bâches empêchent les raisins de tomber devant la machine.

5. Le nettoyage de la vendange s'inspire du système Ero. Une turbine souffle les déchets via une buse à air transversal vers un extracteur à crochets et un aspirateur placés sur le côté droit du convoyeur. Un second aspirateur happe le reste des feuilles en haut de la tête avant la chute des raisins dans la trémie.

5. Le nettoyage de la vendange s'inspire du système Ero. Une turbine souffle les déchets via une buse à air transversal vers un extracteur à crochets et un aspirateur placés sur le côté droit du convoyeur. Un second aspirateur happe le reste des feuilles en haut de la tête avant la chute des raisins dans la trémie.

6. La machine vendange en descente, retenue par un treuil qui sert également à la remonter dans les très fortes pentes. Arrivé en bas de la parcelle, le chauffeur ouvre la tête de récolte et remonte ainsi la pente à 5 km/h.

6. La machine vendange en descente, retenue par un treuil qui sert également à la remonter dans les très fortes pentes. Arrivé en bas de la parcelle, le chauffeur ouvre la tête de récolte et remonte ainsi la pente à 5 km/h.

7. Revenue en haut du rang, la machine est hissée sur le plateau solidaire de la remorque. Le chauffeur pivote ce dernier pour vider la trémie de 700 l dans la benne à vendange.

7. Revenue en haut du rang, la machine est hissée sur le plateau solidaire de la remorque. Le chauffeur pivote ce dernier pour vider la trémie de 700 l dans la benne à vendange.

Ci-dessus l'aspect de la vendange, pourrie mais propre.

Ci-dessus l'aspect de la vendange, pourrie mais propre.

9. Un joystick à main gauche pour guider le chenillard, un autre à main droite contrôlant la hauteur, le dévers et l'ouverture et la fermeture de la tête, une console télécommandée pour déplacer le plateau de la remorque... Le pilotage de la machine, bien qu'assisté par trois caméras, est très technique.

9. Un joystick à main gauche pour guider le chenillard, un autre à main droite contrôlant la hauteur, le dévers et l'ouverture et la fermeture de la tête, une console télécommandée pour déplacer le plateau de la remorque... Le pilotage de la machine, bien qu'assisté par trois caméras, est très technique.

Le 15 octobre dernier, « La Vigne » s'est rendue à Bernkastel Kues, sur les coteaux du val mosellan, en Allemagne. But de la visite : voir à l'oeuvre un engin capable de récolter dans des vignes très pentues, le prototype de la machine à vendanger de la société Hoffmann, basée à Piesport, en Rhénanie-Palatinat (Allemagne). Ce jour-là, il a vendangé 50 ares dans une parcelle de riesling accusant jusqu'à 60 % de dénivelé !

Le projet, initié il y a cinq ans par les frères Peter et Marcus Hoffmann, est innovant. La tête de récolte, d'abord, est montée sur un chenillard Andreoli puissant (95 ch) et imposant (1,22 m de largeur hors tout). Une remorque pourvue d'un plateau tournant gère le déplacement et le treuillage de l'engin dans les pentes abruptes. La tête de récolte, installée à l'avant du chenillard, intègre deux ensembles de disques en forme d'étoile. Ces derniers, conçus à l'origine pour la récolte des olives, sont montés comme sur une prétailleuse. Mais, ils ne tournent pas à 360°. Ils sont animés par un mouvement alternatif. Ils ne secouent pas la vigne : ils la font vibrer.

Le résultat est assez surprenant. À 2,5 km/h - une vitesse rapide si l'on considère la pente - la machine vendange efficacement. Les roues dentées vibrantes décrochent facilement les baies. La vendange est bien nettoyée et la perte de raisins au sol est faible.

Le résultat n'est toutefois pas parfait. Quel-ques baies restent sur les rafles alors que la vendange est bien mûre et un peu pourrie. Les roues cassent parfois des rameaux. Par ailleurs, le rendement de la machine, comparé à une machine à vendanger classique, est modeste. En effet, elle ne récolte qu'en descendant. Pour vider, le pilote doit remonter le rang vendangé, hisser l'engin sur le plateau et tourner ce dernier. Il passe autant de temps à manoeuvrer qu'à vendanger. Le pilotage, enfin, est délicat. Au moindre écart, la tête de récolte peut accrocher un piquet.

La première série de machines Hoffmann sortira pour la récolte 2015. L'équipement complet (chenillard, tête de récolte, treuil et remorque) coûtera 250 000 €.

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