Finalement, les gérants du Cru de La Maqueline rentrent dans le rang. Tout démarre l'été dernier : Catherine et Philippe Castel, à la tête de cette propriété de 64 ha, en bordure de la Garonne, à Macau, en Gironde, décident de conforter la digue qui protège leurs vignes des crues. Ils la rehaussent d'un dixième de sa hauteur sur une longueur de 1,4 km, sans demander d'autorisation. Fin août, la mairie de Macau découvre les travaux et alerte la Police de l'eau et l'Onema. Le 2 février dernier, le couperet tombe : mis en demeure par un arrêté préfectoral, le Cru de La Maqueline a trois mois pour déposer un dossier d'autorisation ou remettre les lieux dans leur état initial. Les Castel ont choisi de ne pas croiser le fer avec la justice. Non seulement ils vont engager des travaux pour remettre une partie de la digue telle qu'elle était, mais ils vont déposer un dossier de demande d'autorisation administrative pour réaliser ces travaux. Le couple, qui se refuse à tout commentaire, était dans son bon droit lorsqu'il a rehaussé la digue, selon son avocat, Me Alexis Gaucher-Piola. Pour preuve, ce dernier brandit une circulaire de 2010 qui oblige à déposer une demande d'autorisation pour toute « modification substantielle ». « Ce n'était pas le cas, puisqu'en l'occurrence le rehaussement ne dépasse pas un dixième de la hauteur initiale », indique-t-il. Du côté de la mairie de Macau, on n'en démord pas. « Cet ouvrage a été fait "en douce". Il est illégal. La loi est la même pour tous », rappelle Marie-Claudette Daraspe, adjointe à l'urbanisme.