«Il y a dix ans, le vignoble charentais produisait jusqu'à 2 millions d'hectolitres de vins sans IG. Aujourd'hui, nous sommes tombés entre 50 000 et 100 000 hl. Nous voulons relocaliser 600 000 hl, annonce Xavier Latreuille, président du syndicat des négociants en vins du bassin charentais. Cela correspond de 3 000 à 3 500 ha. » Reste à les planter.
Le syndicat ne veut pas attendre. Il est à l'origine de la demande d'un contingent de plantation de 400 ha de vignes nouvelles sans IG pour le bassin Charentes-Cognac dès cette année. Pour convaincre les producteurs, il a mis au point un modèle de contrat original. Les signataires s'engageront, avant même la plantation, au minimum pour les cinq premières récoltes (de la troisième à la huitième feuille).
Un volume minimum à produire.Durant ce temps, le producteur devra livrer toute la récolte de la parcelle sous contrat au négociant, lequel devra l'acheter. Le viticulteur devra aussi produire un volume minimum, à définir entre les parties. « Pour le chardonnay, on parle de 100 à 120 hl/ha, pour l'ugni blanc et le colombard, on vise plutôt 200 hl/ha », détaille Xavier Latreuille.
Les parties fixeront aussi un prix minimum et des clauses de révision du prix. « Le revenu à l'hectare devra être motivant pour que des vignerons se lancent », souligne le négociant. Le producteur devra aussi s'engager à rester en vin sans IG jusqu'en 2030 pour ne pas venir perturber les autres marchés.
« Reste à faire le plus dur : trouver des viticulteurs », admet Xavier Latreuille. Ceux-ci doivent déposer leur demande de plantation avant le 30 avril 2015 à France-AgriMer. S'ils obtiennent le feu vert, ils ne pourront planter que l'année prochaine.