La machine : la VSE tire les bois sur le côté comme lors d'un tirage manuel. Pour une bonne qualité de travail, il faut un palissage en bon état, avec un espace de 45 cm au moins entre le fil porteur et le fil au-dessus. Il faut aussi prendre quelques précautions lors de la taille : détacher le vieux bois du fil porteur et supprimer les fourches. Une reprise manuelle, de 4 à 8 heures/ha selon les vignes, est nécessaire après le passage de la machine.
Le principe : la VSE 430 comprend un disque crénelé, opposé à un ameneur. Le disque pousse les sarments latéralement vers l'ameneur qui est constitué d'une chaîne métallique pourvue de crochets. Ces derniers entraînent les sarments entre deux paires de roues qui, tournant en sens inverse, les happent et achèvent de les extraire du palissage pour les jeter au centre du rang. L'ensemble est monté sur un mât à l'avant d'un tracteur interligne et requiert un débit de 30 l/min. Un broyeur, attelé à l'arrière du tracteur, déchiquette les bois.
L'intérêt : la machine Provitis permet de tirer 1 ha de bois en 2 heures à 2 h 30 et en moins de 10 heures/ha si l'on inclut les temps de préparation et de finition.
Le prix : 25 000 euros HT
Contact : Provitis - Tél. : 03 89 20 93 49 - Site : www. provitis.eu
Le Point de vue de
« Je me suis équipé de la Provitis, cette année. J'ai tiré les bois de 40 ha de vignes taillées en guyot. La VSE 430 est simple d'utilisation. Dans les cabernets et le sauvignon, elle s'est montrée très efficace en ôtant plus de 90 % des bois. J'ai évolué entre 2,4 et 3,2 km/h. Concrètement, plus la machine a de bois à tirer, mieux elle fonctionne et plus on peut aller vite. Dans le merlot, cépage fragile, il y a eu un peu plus de casse de lattes. Il est aussi resté davantage de bois, parfois jusqu'à 30 %. J'ai passé la machine avec les fils releveurs baissés. C'était une erreur, car les bois de merlot tombent facilement au sol sous le palissage. Dans ce cas, le broyeur ne les prend pas. Dans ces parcelles, il a fallu entre 6 et 8 heures de reprise manuelle à l'hectare. Par la suite, on a accroché les fils releveurs au crochet supérieur des piquets et le résultat a été bien meilleur. J'installerai l'an prochain un petit andaineur à l'avant du broyeur pour ramasser les sarments qui échappent à la machine. »
Le Point de vue de
Anthony Pantaléon, cogérant du Domaine Pantaléon, 16,5 ha, à Saint-Nicolas-de-Bourgueil (Indre-et-Loire)
« Il faut un palissage en bon état »
« Nous avons investi dans une VSE 430 en 2014 avec un voisin pour tirer 30 ha de bois. Nous n'avons aucun regret. Le tirage à la machine génère moins de fatigue et offre un gain de temps important. À condition d'avoir un palissage en bon état. Il faut 2 heures de plus à l'hectare lors de la taille car il est nécessaire d'adapter la taille à la machine. Mais on s'y retrouve largement. L'an dernier, à la machine, on a tiré mes 16,5 ha en cinq jours à trois personnes. Avant, à la main et avec le même personnel, il nous fallait un mois. La machine évolue chez moi dans du cabernet franc taillé en guyot. Les fils releveurs sont au ras du sol. Au travail, on avance à 3 km/h. La quantité de bois restant varie du simple au double, mais elle est faible. Deux personnes tirent les bois restants derrière la machine et les posent dans le rang voisin afin qu'ils soient broyés dans la foulée. En bout de rang, on sort les sarments enroulés ou coincés dans la tête. »
Le Point de vue de
Patrick Chaubenit, gérant des Coteaux du Sap, 35 ha, à Saint-Dizant-du-Gua (Charente-Maritime)
« Peu de casse, même dans des vignes grêlées »
« L'an dernier, nos vignes ont été fortement grêlées. Avant d'investir, nous avons donc fait un essai dans une parcelle très touchée. Nous n'avons eu qu'une douzaine de lattes cassées dans des rangs de 120 pieds en guyot double. C'est peu. L'essai étant concluant, nous avons acheté la machine. À ce jour (12 mars, NDLR), nous avons tiré 20 ha de bois. Il faut trois heures à deux, chauffeur compris, pour tirer 1 ha (planté à 2 m). Pour le même travail à la main, il faut un peu plus de 25 heures. Et nous devrions pouvoir faire mieux. En effet, nous avons dû limiter la vitesse d'avancement à 2,5 km/h car les liens en PVC avec lesquels nous attachons les lattes résistent un peu à l'arrachage. L'an prochain, nous utiliserons des liens biodégradables. Cette année, nous avons supprimé les fourches sur les sarments à la taille et dégagé manuellement les bois proches des piquets. Un système permettant la saisie des fils releveurs rendrait la machine encore plus efficace. »