Les viticulteurs intéressés pour planter des vignes destinées aux vins de base pour les mousseux avaient jusqu'au 30 avril pour déposer un dossier auprès de FranceAgriMer. Pour l'heure, difficile de savoir si la mayonnaise prend. « Il y a un intérêt manifeste de la part des viticulteurs, mais il est encore trop tôt pour donner le nombre de demandeurs », indique-t-on à FranceAgriMer Poitou-Charentes, début mai.
David Baudry, producteur de cognac sur 35 ha à Tesson, en Charente-Maritime, veut se lancer franchement. Il a déposé un dossier pour planter 15 ha de vignoble sans IG. « Je souhaite me diversifier et participer à la création d'une filière nouvelle », affirme-t-il. Il espère produire ainsi 200 hl/ha en colombard et de 250 à 300 hl/ha en ugni blanc.
Il s'est engagé à livrer ses cinq premières récoltes à un négociant pour obtenir des autorisations de plantation. Une condition imposée à tous les demandeurs qui ne l'effraie pas. « Cinq ans, c'est vite passé », lâche-t-il, préférant faire le décompte des avantages de cette expérimentation : un paiement 60 jours après la livraison et la perspective d'une marge confortable. En effet, un prix minimum a déjà été fixé dans le contrat. Mais rien n'est acquis en la matière puisqu'il existe des clauses de révision du tarif.
Se lancer dans la production de vins sans IG va aussi lui permettre de mieux amortir sa machine à vendanger et son pressoir. « Et je vais travailler différemment ces vignes. C'est une innovation au niveau du vignoble qui est motivante », s'enthousiasme-t-il.
Jean-Marie Baillif, producteur sur 50 ha de cognac et de pineau, à Saint-Palais-de-Phiolin (Charente-Maritime), a déposé un dossier pour 5 ha. « Je veux aider à la construction de cette filière », indique-t-il. Et d'avertir : « Pour être pérenne, le marché devra être rentable. »
Le bassin de Cognac a obtenu un contingent de 400 ha d'autorisations de plantations nouvelles de vignes sans indication géographique cette année, pour des plantations qui se feront l'an prochain. À suivre.