« Au niveau de la lutte obligatoire, il n'y a pour l'instant aucun allégement en vue, faute de prospection collective qui permettrait d'évaluer précisément la situation. Nous devons traiter sans savoir si c'est nécessaire », regrette Virgile Joly, viticulteur à Saint-Saturnin-de-Lucian (Hérault). En juin 2014, sur ses 27 ha conduits en bio, il a fait trois traitements espacés d'une dizaine de jours avec le seul produit autorisé, le Pyrévert. « Il me faut trois jours pour traiter tout mon domaine. J'essaye de grouper les interventions pour profiter des fenêtres météo favorables, et souvent j'applique le Pyrévert en mélange avec du soufre contre l'oïdium », précise-t-il.
Dans ses vignes, il travaille le sol un rang sur deux et fauche l'autre avant les traitements, pour ne pas attirer les abeilles. « Pour l'instant, je n'ai pas observé un recul des auxiliaires. Le Pyrévert est peu rémanent », souligne-t-il. Le coût du produit pour les trois traitements est de 210 €/ha, ce qui représente 40 % de sa facture de produits phyto. « C'est important ! ». Pour la réduire, il faudrait prospecter collectivement. « J'essaye de mobiliser les vignerons au sein de l'ODG de l'AOC Languedoc Saint-Saturnin, qui couvre quatre communes. Mais ce n'est pas facile. Sur nos domaines, avec peu de personnel, nous sommes tous au taquet ! »