Imprimer« À l'heure de la parité, la viticulture provençale donne l'exemple ! », a déclaré Didier Simonini, président de la Fédération régionale des vignerons indépendants de Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca). Et pour cause : 40 % des chefs d'exploitation en cave particulière de la région sont des femmes. À titre de comparaison, dans l'artisanat, les femmes représentent 22 % des chefs d'entreprise et 27 % au sein des PME/TPE. « Ce chiffre est l'une des principales révélations de notre étude (1) sur la typologie des caves particulières de notre région, a indiqué le responsable. Notre profession s'est fortement féminisée. Toutefois, il est difficile d'en expliquer toutes les raisons. »
Pour Gaëlle Maclou, qui s'est installée en 1994 sur le domaine de Mauvan (26 ha) en côtes-de-Provence à la suite de ses parents, le phénomène tient justement aux reprises familiales. « Les vignerons n'ont pas que des fils !, explique-t-elle en souriant. Ils ont aussi des filles - c'est mon cas - et elles n'hésitent plus à se lancer dans le métier. »
Elle a donc préparé un BTS viti-oeno à Hyères, dans le Var. « J'ai parfois subi la vision archaïque de certains hommes, mais ce n'est pas propre au monde viticole, cela concerne tous les milieux professionnels. » Elle confie aussi que, sur les salons ou au caveau de vente, lorsqu'elle est accompagnée d'un représentant de la gent masculine sur son stand, les clients s'adressent en priorité à ce dernier. « Ils n'imaginent pas qu'une femme puisse travailler dans les vignes, considère-t-elle. Ce n'est pas le cas, en revanche, avec la clientèle professionnelle qui s'est habituée à la féminisation de notre secteur.
(1) Étude conduite entre mars et avril dernier par le cabinet Abso Conseil auprès des 1 246 caves particulières de Paca dont le chiffre d'affaires s'élève à 500 millions d'euros.
