Mercredi 24 juin, la presse était invitée à la naissance du plus important projet porté par la coopération viticole ces dernières années : la création d'une holding associant production et négoce au sein d'InVivo (5,7 milliards de chiffre d'affaires en 2014). C'est Bertrand Girard, le président du directoire du groupe Vinadéis (voir encadré), qui se retrouve aux commandes en tant que directeur général d'InVivoWine, la nouvelle branche d'InVivo.
Cette création s'accompagne d'un projet marketing fort. « La France est le premier producteur de vin au monde, elle n'est pas le premier pays de marques de vin. Or, toute la croissance mondiale sur ce marché se fait autour de marques. Notre ambition est de créer une chaîne de valeur et, notamment, de mieux marketer le vrac », a commenté Thierry Blandinières, directeur général du groupe InVivo.
Une quatrième branche d'activité
Avec le vin, InVivo se lance dans une quatrième branche d'activité (à côté de l'agriculture, de l'alimentation animale et de la distribution) en investissant dans deux négoces : Cordier Mestrezat Grands Crus (périmètre de 40 millions d'euros) et Vignobles du Soleil International (basé dans le Gard, périmètre de 35 millions d'euros), ce qui représente un total de 75 millions d'euros de chiffre d'affaires.
« Notre ambition est d'atteindre les 500 millions d'euros d'ici cinq ans », a annoncé Thierry Blandinières. Et pour cela, il compte sur Vinadéis, premier groupe coopératif vitivinicole français, dont le chiffre d'affaires s'élève à 268 millions d'euros. Reste donc 157 millions d'euros de croissance à développer à travers d'autres opérations d'acquisition de négoces, l'ouverture aux coopératives et, bien sûr, la croissance générée par InVivoWine.
Mais quels sont les liens qui unissent InVivo et Vinadéis ? InVivo se limite pour l'instant à annoncer que son conseil d'administration a été élargi avec deux sièges supplémentaires accordés aux représentants de la coopération viticole. Par ailleurs, la nomination de Bertrand Girard est un indice supplémentaire. C'est à lui que revient la charge d'organiser l'ambition marketing de cette branche vin.
Trois marques fortes
Les marques et domaines de Cordier passent en effet sous sa houlette (Mestrezat se spécialisant dans les grands crus) ainsi que la vente et le marketing du vrac de Vignobles du Soleil International. InVivoWine commercialise désormais 830 000 hl de vrac.
La valorisation se fera aussi à travers la bouteille, stratégie forte de Vinadéis qui conditionne 200 000 unités par an en France. « Nous n'excluons pas de développer un modèle de distribution calqué sur nos concurrents internationaux qui ont installé des centres d'embouteillage au sein des marchés à l'export », a précisé Bertrand Girard.
InVivoWine possède désormais trois marques fortes à identité régionale : Cordier, ancrée dans le Bordelais, la cuvée Mythique et le Val, aux origines languedociennes. InVivoWine se tournera-t-il vers une marque nationale ? « Nous n'excluons rien pour des produits qui s'y prêteraient », a répondu Bertrand Girard.
C'est donc un défi d'ampleur qu'InVivo veut relever en visant le milliard d'euros de chiffre d'affaires dans dix ans.
Val d'Orbieu-Uccoar devient Vinadéis
Le premier groupe coopératif français, Val d'Orbieu-Uccoar, a annoncé le 15 juin, à l'occasion du Vinexpo, son changement de nom. Le groupe s'appellera dorénavant Vinadéis (association de vin et dieu). « La région est une terre de tradition viticole, le nom choisi est une façon de rendre hommage à notre histoire, aux vins, aux vignerons », a indiqué Bertrand Girard, président du directoire. Ce changement de nom s'inscrit dans un projet plus global. Pour accélérer son développement, le groupe prévoit d'instaurer des alliances et nouveaux partenariats, à l'image de celui effectué avec InVivo. « Pour réussir tous ces défis, nous devions revisiter notre identité, simplifier, faire évoluer la perception de notre groupe, afin de nous développer sous une entité nouvelle », a conclu le président du directoire.