Le tribunal de grande instance de Paris a ouvert la première enquête française sur un homicide involontaire causé par une exposition aux produits phytopharmaceutiques. La Justice donne ainsi suite à la plainte contre X déposée, en avril dernier, par Valérie Murat, fille de James Murat, vigneron de l'Entre-Deux-Mers. Celui-ci a en effet succombé fin 2012 à un cancer pulmonaire, reconnu en février 2011 comme maladie professionnelle causée par l'exposition à l'arsénite de soude. « Je souhaite dégager la responsabilité de personnes physiques afin d'expliquer comment mon père s'est trouvé exposé à un poison dont on occultait la dangerosité », a expliqué la plaignante. Sont clairement visés les firmes phytosanitaires et les services de l'État impliqués dans l'homologation et la mise sur le marché de l'arsénite de soude (autorisation retirée en France en novembre 2001). Cette plainte déposée au pénal est soutenue par l'association Phyto-Victimes, qui y voit un scandale (phyto)sanitaire de l'ampleur de celui de l'amiante.