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Autant le dire

La condamnation en appel du vigneron angevin Olivier Cousin (voir p. 13), le 22 septembre, pour avoir indiqué « Anjou » sur des vins sans IG, a fait réagir des lecteurs de Vitisphere.

La vigne - n°279 - octobre 2015 - page 4

Commentaire de Craoux, sur le site de Vitisphere, le 23 septembre 2015

La malchance de Monsieur Cousin est d'avoir raison alors que la réglementation communautaire s'impose à lui. Lors de la réforme de l'OCM viticole [...], les contraintes d'étiquetage pesant sur les VSIG (alors que la très grande majorité des dispositions ont été établies au privilège exclusif des IG) n'ont pas été desserrées (même s'il est permis de mentionner le cépage et/ou le millésime). Pour un vin sans IG, il est toujours impossible de mentionner « mise en bouteille à la propriété ». Un producteur situé dans l'aire d'une IG est donc quasiment contraint de revendiquer ladite IG s'il veut pouvoir promouvoir sa production. Pourquoi, si l'on veut rester en VSIG (comme le pratique Olivier Cousin), serait-on privé du droit de rappeler au consommateur que le vin qu'on lui propose est [...] en lien avec le terroir de la région ? J'aimerais tellement que soit expertisé le fondement juridique de cette ahurissante spoliation de l'usage du « nom » des références géographiques imposée par [...] les IG. Je trouve sidérant que le peuple « consommateur » ne se révolte pas contre cette pensée unique qui fait qu'en dehors de l'IG et de son cahier des charges... point de salut ! »

Commentaire de vigneronsderions sur le site de Vitisphere, le 25 septembre 2015

Le système [des IG] a privatisé l'usage d'un lieu au seul bénéfice des IG. Pourquoi ? Parce que, de cette manière, on empêche tout-un-chacun de pouvoir faire son produit librement en disant où il est fait, par qui et de quelle manière. Ce qui serait un scandale, ce serait de dire que l'on fait de l'AOC sans respecter le cahier des charges, pas que l'on fait du vin en Anjou ou à Bordeaux. On ne peut pas interdire éternellement aux gens d'exister. Le problème est de savoir ce qu'ils apportent aux clients avec leurs cahiers des charges. Même si notre façon de travailler est meilleure pour le produit fini, si elle ne correspond pas à ce qui est écrit, elle devient mauvaise. C'est nul, frustrant, écoeurant, mais c'est comme ça. La question à se poser c'est : jusqu'à quand allons nous le tolérer ?

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