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ACTUS - FRANCE

Plantations nouvelles Les Conseils de bassin ont parlé

LA RÉDACTION - La vigne - n°280 - novembre 2015 - page 20

En octobre, les conseils de bassin se sont réunis pour fixer les contingents de plantations pour 2016. Bien souvent, la production et le négoce se sont affrontés.
Les producteurs et les négociants se sont affrontés. Les seconds jugeant les premiers trop restrictifs. © C. WATIER

Les producteurs et les négociants se sont affrontés. Les seconds jugeant les premiers trop restrictifs. © C. WATIER

En octobre, les conseils de bassins viticoles se sont réunis tour à tour pour se prononcer sur les contingents de plantations nouvelles qui seront accordés en 2016. C'est le premier exercice de ce genre, répondant à la nouvelle réglementation sur les plantations qui entre en vigueur le 1er janvier prochain. Les conseils avaient à décider s'ils voulaient des contingents, pour quels segments de leur offre (AOC, IGP ou vin sans IG) et à quelle hauteur. À défaut d'en fixer, c'est le plafond national de 1 % de croissance qui s'appliquera. Autrement dit, les vignerons demandeurs d'autorisation de plantations nouvelles dans leur région seront servis à hauteur de leur demande, tant que le plafond de 7 500 ha n'aura pas été atteint. Rappelons que ces autorisations seront délivrées par FranceAgriMer avant le 1er août prochain et qu'elles seront valables trois ans.

Sud-Ouest et Languedoc-Roussillon : les moins restrictifs.

Dans le Sud-Ouest, seuls deux ODG ont déposé des demandes de contingents : Jurançon et Béarn. « Les autres AOP et IGP laissent à leurs producteurs le soin de faire leurs demandes selon leurs projets », souligne Michel Defrancès, coprésident de l'interprofession (IVSO). De même pour les vins sans IG.

En Languedoc-Roussillon, vu la conjoncture, seules douze AOC et une IGP « ont formulé des demandes de contingent », indique la préfecture de région. Minervois est du nombre. « Nous avons donc demandé une limitation à 35 ha de plantations nouvelles, ce qui correspond à ce que nous autorisons habituellement. Nous souhaitons garder la main sur la gestion de notre potentiel de production », argumente Philippe Coste, président de l'ODG. À l'inverse, l'AOC Languedoc et l'IGP Pays d'Oc, les plus grandes dénominations, n'ont pas souhaité de cadre plus restrictif que le contingent national de 1 %.

Les Bordelais bien plus interventionnistes.

Ils ont demandé qu'en Gironde, les viticulteurs puissent planter 439 ha en AOC, 28 ha en IGP Atlantique et seulement 1 ha en vin sans IG. Ce volume d'autorisations « est dans le droit fil de la croissance du vignoble observée depuis trois ou quatre ans », précise Bernard Farges, président de l'interprofession (CIVB). La décision ne s'est pas prise à l'unanimité, une partie du négoce ne souhaitant pas de contingents pour les communales du Médoc, les jugeant en sous-production.

En Bourgogne et vallée du Rhône : des affrontements.

Sur les 25 appellations de la vallée du Rhône, quatre seulement n'ont pas souhaité de contingent : Costières de Nîmes, Hermitage, Grignan-les-Adhémar et Duché d'Uzès. Les 21 autres ont voulu des plafonds, jugés trop bas par les négociants, au départ. Ensuite, « la plupart ont accepté de les revoir, témoigne Philippe Pellaton, vice-président de l'interprofession. Pour les deux tiers de nos appellations, environ, nous avons trouvé un accord interprofessionnel ». C'est le cas des AOC Côtes-du-Rhône et Côtes-du-Rhône villages, pour lesquelles un plafond de 600 hectares, soit 1,4 % de croissance, a été validé. « Habituellement, nous étions plutôt autour de 250 à 300 ha, poursuit Philippe Pellaton. Nous avons donc fait un effort à la hausse, pour arriver à un consensus. »

En Bourgogne, les discussions ont achoppé sur les AOC Bourgogne et Mâcon, les deux plus importantes en volume. La production demande un plafond de 100 ha pour la première et 50 ha pour la seconde. « Nous ne sommes pas dans l'esprit de la réforme, dénonce Pierre Gernelle, directeur de l'Union des maisons de vins de Bourgogne. Les deux critères définis pour fixer des contingents sont le risque de surproduction et de dévalorisation du produit. Or, nous ne sommes dans aucun des deux cas de figure. Il n'y a donc pas lieu de contingenter. »

À Cognac, les discussions ont porté sur les vins sans IG.

Répondant à l'appel à la prudence de l'UGVC, le conseil de bassin ne demande que 125 ha, bien en deçà des 400 ha envisagés un temps par le Comité interprofessionnel des moûts et vins des Charentes.

Toutes ces demandes seront examinées par le conseil des vins de FranceAgriMer, en novembre.

L'offre en plants est en hausse

Après une année 2014 marquée par des taux de reprise très faibles des plants de vigne, les pépiniéristes français annoncent une hausse de leur production. Ce printemps, ils ont mis 219 millions de plants greffés soudés et racinés en oeuvre, soit 10 % de plus que l'an dernier. Cette progression est d'abord due aux plants traditionnels (90 % de la production des greffés soudés) dont la production est passée de 181 à 195 millions, soit une hausse 8 %. La production des plans en pot a quasiment doublé entre 2014 et 2015, passant de 11 à 20 millions. Il reste à savoir si le taux de reprise sera meilleur cette année. FranceAgriMer l'estime en moyenne à 62 %, mais les pépiniéristes trouvent ce chiffre optimiste. Pour savoir si la production 2015 répondra à la demande très soutenue, il faut attendre la fin de l'année, lorsque les déclarations de récolte seront connues.

Inscrivez-vous sur Vitiplantation

À partir du 1er janvier 2016, tous les vignerons souhaitant planter ou replanter des vignes devront faire leur demande sur le portail Internet Vitiplantation. Ceci suppose d'y être enregistré. Dans un premier temps, il faut s'inscrire en ligne en indiquant son adresse mail et le numéro Siret ainsi que le siège social de son exploitation. En retour, le vigneron reçoit une lettre lui donnant un code d'accès pour valider son inscription. Il faut réaliser cette dernière manipulation, sans cela le compte reste indéfiniment en attente. FranceAgriMer souligne que beaucoup de vignerons n'ont pas encore réalisé cette seconde étape. Sur les 12 300 viticulteurs s'étant inscrits fin octobre, seulement 5 900 avaient parfaitement finalisé leur inscription. Or, pour être sûr de pouvoir planter ou replanter dès l'an prochain, FranceAgriMer conseille de finaliser ces démarches avant le 30 novembre.

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