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VIGNE

Lutte antimildiou Découverte d'une résistance à l'amétoctradine

CHRISTELLE STEF - La vigne - n°285 - avril 2016 - page 44

Une résistance spécifique du mildiou à l'amétoctradine a été découverte en laboratoire. Les services officiels recommandent une seule application par saison. BASF, elle, reste à deux au maximum.
TACHES D'HUILE caractéristiques d'une attaque de mildiou sur des feuilles de vigne. © C. WATIER

TACHES D'HUILE caractéristiques d'une attaque de mildiou sur des feuilles de vigne. © C. WATIER

Petite nouveauté sur le front de la résistance du mildiou aux différentes familles d'antimildiou. « En 2015, l'Anses a détecté une souche dotée d'une résistance spécifique à l'amétoctradine. Pour l'instant, il ne s'agit que d'une résistance en laboratoire sans perte d'efficacité au champ. Des études complémentaires sont en cours », indique Éric Chantelot, de l'IFV pôle Rhône-Méditerranée. Par prudence, les services officiels préconisent donc aux viticulteurs de n'appliquer qu'un seul produit à base d'amétoctradine (Enervin, Privest, Resplend) au cours de la saison.

Chez BASF, qui commercialise la molécule, on confirme cette résistance. « Nous l'avons également identifiée en laboratoire. Mais cette matière active est employée sur plus de 200 000 ha et aucune dérive d'efficacité n'a été observée », insiste Béatrice Bacher, la responsable du marketing fongicide vigne. Par conséquent, la firme reste sur une recommandation de deux applications maximum par saison dont une seule de Resplend (amétoctradine + diméthomorphe). Elle préconise fortement de positionner les fongicides à base d'amétoctradine en préventif et en alternance avec des produits ayant d'autres modes d'action.

« Depuis le départ, nous avons pris des précautions pour maintenir la molécule le plus longtemps possible : nous ne la commercialisons qu'en association et nous la limitons à deux applications par an. Compte tenu de nos essais et de nos propres monitorings, nous ne sommes pas inquiets pour 2016. » Toutefois, BASF va poursuivre sa surveillance. « Si les choses évoluent, nous reverrons nos positions pour la campagne suivante. »

L'amétoctradine appartient à la famille des QoSI (ou QoI-D). Or, il existe un mécanisme de résistance croisée positive entre les QoSI et les QiI (cyazofamide, amisulbrom). Dès lors, comme le rappellent BASF et la note technique, ces substances entrent dans le même groupe vis-à-vis de la gestion des résistances. Il ne faut pas appliquer plus de trois produits par an appartenant à l'une ou l'autre de ces deux familles. Sur ce point, BASF et les services officiels sont d'accord.

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