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Autant le dire

« Nous n'avons plus de temps pour surveiller les vignes »

Un viticulteur sarthois - La vigne - n°286 - mai 2016 - page 4

Ce gel est un problème de plus à gérer. Cumulés, ceux-ci deviennent trop nombreux. Le viticulteur n'est plus du monde agricole. Il n'a plus le temps d'assurer la surveillance de ses vignes. Dans ma région, aucun producteur n'a réagi pour se protéger d'un gel pourtant annoncé. Moi-même, j'étais dans les papiers. Le quotidien du producteur est régi par des obligations, des travaux administratifs de plus en plus lourds et des contrôles qui, normalement, sont là pour améliorer la qualité des produits et la vie du vigneron. Mais la machine s'inverse ! De plus, la fiscalité pénalise

le producteur qui a du stock. On estime qu'il a les moyens. Pourtant, dans l'agriculture, le stock est essentiel pour surmonter les aléas de la météo, qui est capricieuse... Et finalement, nos enfants ne s'intéressent pas au devenir de leurs parents et de leurs exploitations. Faute de repreneurs, les surfaces des exploitations augmentent, toutes cultures confondues. Celles-ci ne pourront donc pas être reprises, sauf par des groupes financiers étrangers. Le producteur devient trop fragile. Beaucoup vont tomber, malheureusement.

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