Pascal Collotte le reconnaît : « En nous spécialisant dans le bio, nous n'avons pas choisi la voie la plus facile. Mais ce mode de culture traduit la reprise en main du métier par le viticulteur, attentif à bien travailler ses sols et à anticiper ses traitements. À terme, les normes liées aux traitements chimiques seront de plus en plus contraignantes. Alors, le bio prendra toute sa place. » Issus du monde de la tonnellerie, Pascal Collotte et Hervé Tauzia ont créé la société de négoce Provin, spécialisée dans les vins bio. Celle-ci est installée au Château Jean-Faux, à Sainte-Radegonde (Gironde) - 12,5 ha en bio, en AOC Entre-deux-Mers -, que détient Pascal Collotte.
Provin dispose d'un stock d'un million de bouteilles vendus essentiellement auprès d'importateurs entre 6 et 25 € (prix public). Les pays d'Europe du Nord, mais aussi la Chine sont friands de ce type de vins. La société achète pour 30 % de son chiffre d'affaires en vrac. Pour l'heure, elle a choisi une quarantaine de viticulteurs bio, du Bordelais, du Languedoc-Roussillon, de l'Alsace et de la Bourgogne. Frédéric Albaret, du domaine de Saint-Antonin - 25 ha en AOC Faugères -, à Cabrerolles, dans l'Hérault, ne s'est pas fait prier. Depuis un an, il vend une partie de sa production à Provin. « C'est une ouverture supplémentaire, un créneau de diversification. Mais pas seulement. Ce négociant se positionnant uniquement sur le bio, cela veut dire qu'il comprend ma façon de travailler et mes contraintes. Il y a une continuité. Il s'adresse à une clientèle qui apprécie le bio », argumente-t-il. Le domaine de Saint-Antonin produit 100 000 bouteilles par an, écoulées dans le circuit des CHR et grossistes en France et à l'export.