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ACTUS - RÉGIONS

Provence Des déchets du BTP dans les vignes

C. SARRAZIN - La vigne - n°286 - mai 2016 - page 10

Des domaines viticoles provençaux ont servi de décharge à des entreprises du bâtiment. L'ODG traite quatre dossiers d'exploitations dont les parcelles pourraient être déclassées.

Des vignerons provençaux ont accepté que des entreprises du BTP abandonnent des gravats dans leurs vignes. Révélée par une association écologique et reprise par les médias nationaux, l'affaire entache la belle image de la Provence et de ses rosés. L'élu local Érik Tamburi se bat, depuis plusieurs années, contre cette pratique. Une trentaine de domaines des Côtes-de-Provence serait concernés. « C'est monnaie courante, souligne-t-il. Les vignerons sont régulièrement contactés à la fin des chantiers. » Les entreprises du BTP proposeraient 2 à 3 €/t pour déposer les déchets dans leurs parcelles.

Pour le syndicat des Côtes-de-Provence, seule une poignée de domaines sont fautifs. « Nous traitons actuellement quatre dossiers, indique Éric Pastorino, son président. Trois d'entre eux vont être déposés auprès de l'Inao pour entamer une procédure de déclassement des parcelles de l'aire d'appellation. » Il a, en outre, adressé un courrier à l'ensemble des adhérents du syndicat de l'appellation. « Nous avons rappelé qu'une terre recevant des remblais de chantier perd son caractère d'AOC. »

Le syndicat a indiqué qu'il se montrerait ferme à l'égard des contrevenants. En attendant, le domaine de Souviou, situé au Beausset (Var), se trouve dans le collimateur des autorités. L'ODG, après une visite de ce domaine, devrait formuler une demande de déclassement de certaines de ses parcelles. Selon l'Inao, « la décision devrait intervenir courant mai ».

Contacté, le domaine de Souviou explique avoir fait appel à la société ECT pour la plantation de 1 ha, sans définir s'il allait s'agir de vigne ou d'olivier. L'entreprise s'était engagée à apporter 16 000 m3 de terre. Sans en aviser les propriétaires, elle en a apporté le double. « Nous l'avons sommée de retirer ces terres sous peine de poursuite », explique-t-on au domaine. Les travaux ont été suspendus à la suite d'un arrêté préfectoral du 2 décembre dernier. « Nous avons, en outre, fait déplacer les droits de plantation en vigne sur une autre parcelle, ajoute le domaine. Dans cette affaire, nous sommes des victimes. »

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