ImprimerLe problème du foncier viticole en Bourgogne, dont les valeurs atteignent parfois des montants « démesurés », n'est pas nouveau. Et il continue d'inquiéter la viticulture régionale. « De plus en plus attractive, la vigne peut apparaître comme une valeur refuge, a expliqué Jean-Michel Aubinel, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) lors de l'assemblée générale de cet organisme, le 15 avril dernier. Nous avons le foncier le plus cher, mais il n'est pas en relation avec la réalité économique, ce qui pose un problème pour la viticulture familiale que l'on souhaite défendre et qui est le modèle de la Bourgogne. » Et de dénoncer des comportements inacceptables. Dans son viseur : un dossier actuellement en cours dans la Côte de Nuits. La Safer Côte-d'Or s'est portée acquéreur d'une parcelle pour un montant « stratosphérique », à quinze fois la valeur du barème fixé... Une opération très bénéfique pour cette structure, car elle perçoit des commissions calculées sur le montant de la transaction.
La Safer : un outil de régulation qui doit évoluer
Pour autant, Jean-Michel Aubinel a rappelé l'importance de la Safer comme outil de régulation du foncier. « On en a besoin plus que jamais. Il faut éviter, par des dossiers malheureux, de l'éjecter à nouveau. » Mais, selon lui, il faut faire évoluer son fonctionnement. La CAVB a donc décidé de travailler avec la Safer en ce sens. L'objectif pour la viticulture bourguignonne : obtenir plus de transparence dans les opérations par une meilleure circulation de l'information, et ainsi limiter les spéculations. En Côte-d'Or, cela passera aussi par la mise en place prochaine de barèmes de valeurs des vignes pour l'ensemble des appellations. Une réunion de travail avec le président de la structure régionale a déjà été organisée sous la houlette de la Draaf.
