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Autant le dire

« Le respect des règles originelles : un faux prétexte »

Commentaire d'Adirigny sur Vitisphere en réaction à l'article « Clairette de Die rosée : le Cerdon dit toujours non » - La vigne - n°287 - juin 2016 - page 4

Les viticulteurs de clairette qui veulent légitimement surfer sur l'engouement pour les effervescents rosés sont coincés. Ils ne peuvent pas produire de mousseux rosé sans appellation car la loi de 1957 interdit toute élaboration de vins mousseux autres qu'AOC dans les aires de production des clairette et crémant de Die. Et leurs voisins du Cerdon, qui cherchent à empêcher la concurrence, s'opposent à leur projet de produire de la clairette rosée. Cette situation est une atteinte à la liberté d'entreprendre, et pénalise les viticulteurs de Die. L'interdiction posée par loi de 1957 n'est-elle pas disproportionnée par rapport à l'objectif de lutte contre la fraude ? En effet, on peut élaborer dans l'aire du crémant de Bourgogne des mousseux sans AOC, et cela ne semble pas poser de problème majeur : le crémant est parfaitement identifié, et personne ne le confond avec les mousseux sans IG. Quand il s'agit de produire une nouvelle couleur en AOC, comme à Die, de produire des mousseux en IGP, d'autoriser des plantations nouvelles en VSIG, de définir les aires de proximité immédiate (voir à Pomerol), on invoque souvent le respect des règles d'origine pour s'y opposer. Mais ce n'est qu'un prétexte pour éliminer des concurrents potentiels ou protéger des situations acquises. Et pendant ce temps-là, les Italiens plantent et produisent... et ils font sans doute plus de mal à Cerdon avec le prosecco que leurs voisins du Diois, avec la clairette rosée.

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