La tension entre les producteurs d'AOC et d'IGP est montée d'un cran cet été dans le Sancerrois. Deux parcelles de vigne ont été arrachées, la nuit du 16 juillet, près de Sancerre, l'une de 5 600 pieds, l'autre de 600 pieds. Ces plants de sauvignon étaient destinés à produire de l'IGP Val de Loire. Fin août, l'enquête était toujours en cours.
« Je suis dépité et en colère, témoigne Jean-Jacques Auchère, le viticulteur dont 5 600 pieds ont été sabotés. Je ne comprends pas l'acharnement des opposants aux IGP. Je cultive 9 ha de Sancerre et 3,5 ha en IGP. Mon objectif est de faire des vins de qualité. Comment 40 ha d'IGP dans le Centre-Loire pourraient-ils mettre en danger près de 3 000 ha de Sancerre ? Dans les autres régions viticoles, les AOC et les autres catégories de vins cohabitent sans problème avec les mêmes cépages. »
Du côté des syndicats d'appellation, cette cohabitation n'est toujours pas à l'ordre du jour. « Nous avons été reçus par le ministère de l'Agriculture début août, précise Gilles Guillerault, président de l'Union viticole sancerroise (UVS), qui condamne cet acte de vandalisme. Nous avons réitéré notre demande, déposée depuis plus de deux ans, d'exclure le sauvignon blanc et gris, et le pinot noir des vins en IGP Val de Loire produits en Centre-Loire. Nous voulons éviter toute confusion auprès des consommateurs. Nous avons déposé 450 lettres de vignerons, sur les 600 déclarants d'AOC du Centre-Loire, précisant que nous étions prêts à des actions légales d'envergure si notre demande n'était pas entendue... »