Plus jamais ça. Les vignerons d'Indre-et-Loire ne veulent pas voir à nouveau des milliers d'hectares de vignes meurtris par le gel, comme au printemps dernier. Les projets d'investissements dans des moyens de lutte foisonnent donc dans le vignoble.
À Saint-Nicolas-de-Bourgueil, un réseau d'aspersion a fait ses preuves. Un projet d'extension est engagé sur 30 à 40 ha. À Chinon, il est question de protéger de la même manière les parcelles bordées par la Vienne. À Bourgueil et à Montlouis-sur-Loire, les vignerons s'orientent plutôt en faveur d'éoliennes ou de tours antigel.
Reste que ces investissements vont coûter cher. « Il faut compter 15 000 €/ha pour installer un système d'aspersion », indique Patrick Olivier, président du syndicat des producteurs de Saint-Nicolas-de-Bourgueil. Pour les éoliennes anti-gel, il faut compter 30 000 € pièce, sachant qu'une éolienne protège entre 3 et 4 ha. « Les vignerons ne pourront pas en financer beaucoup, surtout après la petite récolte de cette année », déplore Philippe Boucard, président du syndicat de Bourgueil. Ils pourront compter sur des aides du conseil régional, à hauteur de 20 à 30 % du coût de ces équipements. Mais l'enveloppe est limitée. « Ce sera la règle du premier arrivé, premier servi », lâche un producteur.
À Montlouis, « nous n'attendons rien de l'État. Nous nous adresserons aux banques », prévient François Chidaine, président du syndicat.
À Chinon, les vignerons rencontrent une autre difficulté. « Beaucoup de vignes sont en fermage et ils louent à de nombreux propriétaires. Qui va payer pour l'aspersion ? », s'interroge Jean-Martin Dutour, président de l'ODG.