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Autant le dire

« C'est tellement dur de gagner sa vie en France »

J. G., vigneron en Corse - La vigne - n°293 - janvier 2017 - page 4

Plus ça va, plus c'est difficile de trouver une rentabilité dans la viticulture, de gagner de l'argent. Il vaudrait mieux tout arrêter, quitter la France et aller travailler à l'étranger. J'en sais quelque chose : j'ai travaillé six ans en Australie et trois ans en Argentine et au Chili. Tout coûte tellement cher ici. Entre l'Urssaf et les cotisations de toutes sortes, c'est juste infernal. Et on n'a aucune liberté pour planter. Il faut dix ans pour trouver une terre à planter. Ensuite, il faut encore obtenir les autorisations de plantation, attendre trois ans pour que ça pousse et un an d'élevage avant de pouvoir vendre quelque chose... Même trouver des plants, c'est difficile. Et, à chaque fois qu'on veut transporter du vin, il faut faire une déclaration aux Douanes. Celui qui transporte des produits pour remplir les supermarchés, on ne lui demande rien. Toutes ces obligations et contraintes, c'est insupportable. C'est si dur de gagner sa vie en France. On continue parce qu'on est lancé. Mais celui qui travaille ne gagne plus bien sa vie ici.

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