La Champagne devrait enregistrer une légère baisse de ses ventes (-2 %) durant l'année 2016 par rapport à 2015, avec 306 millions de cols vendus contre 312 millions en 2015. Après avoir enregistré un très mauvais mois d'octobre (-9,8 % par rapport à octobre 2015), la bonne tenue des ventes en novembre et décembre a permis à la filière de limiter la baisse. « L'année 2016 a mal commencé avec les attentats et les inondations, résume Stanislas Thiénot, DG du groupe Thiénot. Mais la fin d'année a été exceptionnelle, ce qui a permis de rattraper le retard. »
Fin octobre 2016 (derniers chiffres communiqués par l'interprofession), les ventes de champagne étaient en recul de 2,7 % sur les dix premiers mois de l'année. Le négoce était en retrait de 2,4 %, les vignerons de 3,2 % et les coopératives de 3,9 %. Le marché français, qui représente 52 % des ventes, enregistrait une baisse de 3 %, de même que l'Union européenne (- 5 %). Les pays tiers se maintenaient (+ 0,1 %).
« Chez les vignerons, le constat est contrasté, précise Yves Couvreur, président des Vignerons indépendants de Champagne. Ceux qui sont dynamiques et qui se tournent vers l'exportation s'en sortent. C'est plus compliqué pour ceux qui vendent 15 000 à 20 000 bouteilles par an et qui restent sur le marché français. Le coût d'une prospection à l'export est trop important pour eux et leurs petits volumes intéressent peu les importateurs étrangers. »
Pour 2017, une confiance prudente est de mise. « Le climat géopolitique reste compliqué, estime Stanislas Thiénot. Mais le climat monétaire, hors Brexit, est plutôt favorable. Il nous faut être créatifs mais ce n'est pas toujours simple car, avec le champagne, il se passe de trois à sept années entre l'idée d'une nouvelle cuvée et sa mise sur le marché. »