Le 24 janvier, les préfets de la Côte-d'Or, de la Saône-et-Loire et de l'Yonne ont pris un arrêté interdisant sur le champ le brûlage des sarments de vigne, en réponse à la pollution atmosphérique dans la région. Une décision prise « sans concertation », qui a surpris tout le monde.
La CAVB (Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne) l'a apprise « par hasard » le matin même, en consultant les sites internet des préfectures. Elle a prévenu aussitôt ses adhérents. « La première réaction a été l'incompréhension », témoigne Thomas Nicolet, directeur de la CAVB. Les vignerons n'y croyaient pas. "Si c'était vrai, on nous en aurait informés", nous disaient-ils. »
Puis, les vignerons ont appelé quotidiennement leur syndicat pour savoir quand l'interdiction serait levée. Personne ne pouvait leur répondre, la durée dépendant de l'amélioration de la qualité de l'air. Finalement, les tailleurs ont dû patienter jusqu'au dimanche 29 janvier.
Quand l'interdiction est tombée, les vignerons étaient en plein travail, par grand froid. Au début, des panaches de fumée ont continué à se former ça et là. « Puis la consigne a circulé et a été plutôt bien respectée », estime Thomas Nicolet. Mais certains sont passés outre. « Cette interdiction manque de sérieux, témoigne Franck Michel, viticulteur à Clessé, en Saône-et-Loire. Pour lui comme pour d'autres, elle serait le fruit d'une décision « politique et démagogique ». Il pointe du doigt le fait que de nombreuses activités industrielles, bien plus polluantes que des feux de sarments, n'ont pas été interdites.
Pour tout le monde, l'administration doit mieux faire. « Je ne suis pas opposé sur le principe. Mais la décision aurait dû faire l'objet d'une plus grande concertation avec la profession », estime Denis Berthaut, vigneron à Fixin, en Côte-d'Or.