À Chinon, on cultive la vigne, mais aussi la truffe. Celle-ci se plaît dans cette contrée au climat doux et aux sols calcaires. Créé en 2015, le Syndicat de la Truffe rabelaisienne veut développer la production, notamment en invitant des vignerons à se lancer dans cette culture générant un produit aussi noble que le vin.
Certains s'y sont déjà mis. « J'ai planté 400 chênes truffiers en 2008, indique Matthieu Baudry, vigneron bio à Cravant-les-Coteaux (Indre-et-Loire). J'apprécie la culture de la truffe parce qu'elle n'a besoin ni de phytos, ni d'engrais, seulement de soleil et d'eau. » Pour lui, c'est aussi un vecteur de développement de ses ventes de vins, car cela lui permet d'offrir des truffes à ses meilleurs clients.
Étienne de Bonnaventure, lui aussi vigneron bio, à Beaumont-en-Véron (Indre-et-Loire), a planté des chênes truffiers dans une parcelle de vignes. « Les arbres doivent être taillés pour ne pas concurrencer la vigne. Ils peuvent avoir un effet intéressant sur la microfaune du sol. Je produis environ 1 kg de truffes par an que je vends en restauration, où je commercialise déjà une part de mes vins. »
Michèle et Bertrand Couly ont, quant à eux, planté une centaine de chênes truffiers à côté de leur chai à Chinon. « Nous recevons environ 10 000 oenotouristes par an, déclare la vigneronne. Nous allons proposer des dégustations de vins et de truffes ainsi que des cavages (récolte des truffes avec des chiens). Ceux-ci se faisant en hiver, nous pourrons animer cette période creuse. »