Des chiffres et des lettres De beaux rapports
« Pour bien vendre, il faut des cuvées qui font tourner la boutique et d'autres qui font parler de vous », argumentent Anthony et Cédric Bonneau, à la tête du domaine La Bonnelière, à Varrains (Maine-et-Loire). Leurs 85/15 appartiennent à la seconde catégorie. Ce sont deux saumur-champigny, une appellation où le cabernet franc domine. Pour surprendre leur monde, les deux vignerons indiquent le cépage minoritaire de manière plus voyante que le majoritaire. Ainsi, l'étiquette de deux cuvées présentant 85 % de cabernet franc met en avant les 15 % de pineau d'Aunis pour l'une et les 15 % de cabernet-sauvignon pour l'autre. Dans la première, pineau d'Aunis apparaît en rose brillant de même que le chiffre 15. Plus corsé que le pineau d'Aunis, le cabernet-sauvignon est, lui, écrit en rouge sang. Quant au cabernet franc, il se contente d'une petite inscription.
Prix : 10,75 €/col.
Des chiffres et des lettres Jeu de mots
En 2014, Philippe Truc a acquis le domaine Les Chailloux, à Champ-sur-Layon (Maine-et-Loire). « L'ancien propriétaire écoulait tout auprès du négoce. Pour vendre en bouteilles, je devais créer une image et une marque », indique le vigneron. Pour cela, il a transformé Chailloux en « Chat You » et a habillé ses IGP Val de Loire de chats bondissants ou grimaçants peints à la façon du street art. Pour ses AOC, il s'est inspiré de l'esprit BD. Le nom de l'appellation apparaît dans une bulle transparente, comme s'il était prononcé par le chat, mascotte de Chat You. « Je suscite ainsi la curiosité. Tous les vins sont de qualité. Il ne doit pas y avoir de déception. »
Des chiffres et des lettres Le compte est rond
« 69, c'est mon année de naissance, le département du Rhône et un nombre tout en rondeur comme le beaujolais », avance Christophe Coquard. Pour toutes ces raisons, et sans doute aussi parce que 69 est une année érotique, il a retenu ce chiffre pour baptiser une nouvelle « collection » de quatre vins. Celle-ci comprend un beaujolais rouge, un blanc et un rosé ainsi qu'un crémant de Bourgogne dont tous les raisins viennent du Rhône. La forme et les motifs de l'étiquette se veulent tout en rondeurs. Pour l'heure, les ventes se développent doucement. « En Beaujolais, il faut être patient », indique le négociant, basé à Theizé-en-Beaujolais, qui cible l'export. Prix : 4,95 €/col en GD.
Esprit de famille Une belle histoire
En 2016, Catherine et Michel Langlois ont perdu 90 % de leur sauvignon à cause du gel. Pour s'en sortir, ils ont pu s'appuyer sur la solidarité familiale. « Notre fils travaille dans le Midi, raconte Catherine. Ses beaux-parents ont une exploitation. Nous leur avons acheté 150 hl de sauvignon alors que nous en produisons 250 habituellement. » Une des cuvées de ce domaine des coteaux du Giennois s'appelle « Les Charmes ». Pour le millésime 2016, elle devient « Les Charmes d'ailleurs ». Et elle n'est plus signée « Catherine et Michel Langlois Vignerons », mais « Esprit de famille Langlois », en hommage au sauvignon de la belle-famille.
Prix : 7,10 €/col.
Esprit de famille Coup de jeune
Sébastien Branger a succédé à son père à la tête du domaine Haute Févrie, dans le Muscadet, et convertit ses vignes au bio. Pour signaler ces changements, il a épuré les étiquettes de ses cinq muscadets sèvre-et-maine sur lie. Les unes sont décorées d'un bourgeon en train d'éclore, les autres d'une grappe en fleur. La même grappe illustre trois cuvées mais ses fleurs changent de couleur selon la cuvée devenant tour à tour verte, rouille ou bronze. Des couleurs joliment rehaussées par des dépôts de vernis. Prix : 5,30 à 7,10 € au caveau.