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Ce robot en fait des caisses

LUCIE MARNÉ - La vigne - n°299 - juillet 2017 - page 46

La coopérative de Cumières vient de s'équiper d'une chaîne de convoyage des caisses à vendange entièrement automatique. Une première en Champagne.
Un robot double emploi. Le robot saisit deux caisses à vendanges à la fois pour les poser sur un des deux convoyeurs  qui les achemine jusqu'au pressoir. En une heure, le robot peut transporter 720 caisses. Une fois vidées, les caisses poursuivent leur chemin sur un autre convoyeur qui les amène jusqu'au système de nettoyage . « Entre le déchargement de deux palettes pleines, il s'écoule une dizaine de secondes durant lesquelles le robot ne fait rien. Pour optimiser son temps durant cet intervalle, il entasse les palettes propres sur une plateforme dédiée  », explique Thibaut Morel. Un opérateur n'a plus qu'à venir récupérer les palettes propres.

Un robot double emploi. Le robot saisit deux caisses à vendanges à la fois pour les poser sur un des deux convoyeurs qui les achemine jusqu'au pressoir. En une heure, le robot peut transporter 720 caisses. Une fois vidées, les caisses poursuivent leur chemin sur un autre convoyeur qui les amène jusqu'au système de nettoyage . « Entre le déchargement de deux palettes pleines, il s'écoule une dizaine de secondes durant lesquelles le robot ne fait rien. Pour optimiser son temps durant cet intervalle, il entasse les palettes propres sur une plateforme dédiée », explique Thibaut Morel. Un opérateur n'a plus qu'à venir récupérer les palettes propres.

Une navette de vidage mobile. Cet opérateur déplace la cellule de déversement des caisses au-dessus du pressoir sélectionné grâce la télécommande qu'il tient en main. « Nous aurions pu piloter ce déplacement depuis la console centrale. Mais, pour être en règle, nous aurions alors dû installer des grilles autour de la chaîne et plus rien n'aurait été accessible », précise Thibaut Morel.

Une navette de vidage mobile. Cet opérateur déplace la cellule de déversement des caisses au-dessus du pressoir sélectionné grâce la télécommande qu'il tient en main. « Nous aurions pu piloter ce déplacement depuis la console centrale. Mais, pour être en règle, nous aurions alors dû installer des grilles autour de la chaîne et plus rien n'aurait été accessible », précise Thibaut Morel.

Ce jeudi 22 juin, par une chaleur caniculaire, la coopérative Louis Dupont, à Cumières, dans la Marne, nous ouvre ses portes l'espace d'un après-midi. Au programme : visite de la toute nouvelle chaîne de chargement automatique des pressoirs. Et c'est Christophe Diart, le président de cette coopérative champenoise, qui fait office de guide. David Balland et Philippe Charpentier, de la CSGV, ainsi que Stéphane Bayle et Thibaut Morel, de RBX Industries, sont aussi de la visite. Les premiers ont lancé l'appel d'offres à la demande de la coopérative, les seconds sont chargés du suivi de l'installation.

« L'objectif de la journée est de planifier les petits travaux d'amélioration sur la chaîne avant qu'elle accueille sa deuxième vendange », explique Christophe Diart.

En place depuis l'an dernier, cette ligne de chargement automatique de pressoirs a déjà vu arriver le capricieux millésime 2016. « Nous n'avons pressé que 900 000 kg de vendange. Mais, habituellement, nous dépassons le million grâce à nos 200 adhérents », précise notre guide.

Direction le chai à trois étages. L'entrée se fait au niveau des pressoirs, au rez-de-chaussée. Ils sont cinq au total : deux pressoirs de 12 000 kg et trois de 8 000. « Profitez de la fraîcheur qui remonte de la cuverie car nous allons monter tout en haut », prévient Christophe Diart, en invitant ses hôtes à rejoindre les escaliers.

Arrivés sous les toits, un belvédère en caillebotis offre une vue panoramique sur la chaîne de chargement avec, en son centre, entouré d'une barrière métallique, un drôle de bras articulé. « Ce robot, conçu par ABB Robots, prend directement les caisses à vendanges deux par deux sur les palettes de douze caisses et les place sur un des deux convoyeurs qui va les acheminer jusqu'au pressoir souhaité. Les caisses vidées poursuivent leur chemin sur le convoyeur jusqu'à la laveuse située au bout de la chaîne », explique Thibaut Morel.

Cette chaîne automatique, Thibaut Morel la connaît par coeur. « Avant de monter RBX Industries, il y a trois mois, j'étais directeur technique chez Lacour-Vaucher-Béguet. C'est cette entreprise qui a répondu à l'appel d'offres lancé par la CSGV », explique-t-il. Après la liquidation de Lacour-Vaucher-Béguet, Thibault Morel et son associé Stéphane Bayle créent leur propre entreprise pour poursuivre le travail engagé auprès de la coopérative de Cumières.

« Et nous ne sommes pas déçus du résultat, se réjouit Christophe Diart. Avec cette nouvelle chaîne, nous avons réduit la pénibilité du travail des salariés affectés au déchargement et à la manutention des caisses de vendange. Nous n'avons pas accéléré la cadence de travail. Ce n'était pas notre but. »

Désormais, seuls quatre ouvriers suffisent à faire tourner la chaîne. Le premier amène les palettes de douze caisses au pied du robot avec un chariot élévateur. Le deuxième décharge les palettes vides empilées par le robot sur une autre plateforme de déchargement. Le troisième récupère les caisses propres en sortie de laveuse. Le dernier ouvrier supervise l'ensemble de l'installation. « Auparavant, il fallait sept personnes pour réaliser toutes ces opérations. Au final, nous n'avons pas supprimé de postes. Nous les avons juste relocalisés », souligne Christophe Diart. Ainsi, les trois postes dégagés peuvent désormais aider les adhérents à décharger leurs caisses et donner un coup de main en cuverie.

« Le projet a failli ne pas voir le jour. Au départ, aucune entreprise ne nous proposait de chaîne satisfaisante », rappelle Christophe Diart. En effet, il était impératif de limiter au maximum la trituration des raisins lors du renversement des caisses. Seul Lacour-Vaucher-Béguet a proposé une solution convenable. « Son système de retournement des caisses les soulève rapidement puis les bascule doucement pour que les grappes ne soient pas projetées violemment dans le pressoir », explique Thibaut Morel. Pour obtenir ce résultat, le fabricant a placé des motoréducteurs là où l'on place habituellement des vérins.

Reste un point à améliorer : « L'ouvrier qui récupère les caisses propres en bout de chaîne doit en manipuler environ 750 par heure. Et pour chaque pressoir, c'est 300 caisses qui arrivent d'un coup ! C'est beaucoup. Et s'il ne suit pas la cadence, il compromet toute la chaîne de chargement », note Thibaut Morel. RBX Industries prévoit donc l'installation en bout de chaîne d'un deuxième robot qui se chargera d'empiler les caisses propres sur les palettes. Les travaux sont prévus pour 2018.

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